LES ÉCRITURES DE PATRICIA TURCOTTE

Des articles sur des sujets sociaux et vie citoyenne-politique, ainsi que des romances d'intérêts publiques. Bienvenue sur mon blog, Patricia Turcotte

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Lieu : Saint Georges, Québec, Canada

Un Vieux-Sage m'a dit:" Patricia, cherche bien dans le plus profond de ton être, ce que tu aimerais accomplir à compter de ce jour, et ce, autant dans la pauvreté financière, dans la maladie et la solitude, que dans la prospérité, la santé, ou la célébrité." Sans hésiter je lui réponds: Écrire. Ce sage me réfère alors au dicton populaire: Plus tu attends d'avoir l'air d'un ange pour agir et plus tu risques d'avoir l'air bête. Bienvenue sur ce blog ! Patricia Turcotte

mercredi 3 février 2010

MA MAISON DE PAIX ( Chapitre 6 -7 )

Chapitre -6-

LES GRANDS DE CE MONDE SE SONT TOUS PENSÉS FOUS

Une humiliante agression sexuelle

Comme si ce fardeau ne suffisait pas, je subis une humiliante agression sexuelle à l’automne de mes vingt-neuf ans. Pardonner ? Comment peut-on pardonner en profondeur à un être humain qui se croit innocent et au-dessus de toutes responsabilités et des lois ? Des gens hauts placés ont trop bien protégés ce lâche individu et ses complices. Une inégalité sociale de la pire espèce. Même si je ne conserve aucune rancune ou désir de vengeance, il est primordial après vingt ans de silence, de rétablir les faits avec une touche de romance.

Lorsqu'un professionnel de la santé abuse de son pouvoir en causant à son patient un violent choc émotif, cela est considéré par le code criminel, comme une agression sexuelle. Sa seule porte de sortie pour la gloire est de voir ce patient ou cette personne, ne pas pouvoir accéder à la Cour d'appel pour en appeler du verdict qui favorise ce soi-disant professionnel et ses complices. Comment ? Par des pirouettes légales, administratives et juridiques qui deviennent pour les complices, des erreurs humaines qui empêchent légalement cette personne d'en appeler devant cette Cour de dernier recours.

L’état minable dans lequel je me retrouve ne me permet vraiment pas d’entreprendre une dernière poursuite au criminel contre cet agresseur. Je demeure toujours avec d’importantes séquelles émotives qui ébranlent de façon importante, ma vie personnelle, familiale et professionnelle.

Regarde bien mon visage

À chaque fois que je regarde la publicité à la télévision du Québec, d’une femme d’environ quarante-cinq ans qui s’adresse directement à son agresseur et de façon très émouvante, je revois moi aussi le visage de cet agresseur et de ses complices. Impossible de l’oublier. Je revis alors cet épisode très prenant. qui est venu gâcher mon existence déjà pas facile avec les douleurs chroniques. Fort possiblement qu’en écrivant brièvement cette agression, je suis à risque de vivre du harcellement, de l’intimidation ou des menaces. La peur ne contrôle pas ma vie et je ne l'identifie pas. Écrire ce bout de mon passé pendant que je suis vivante, devient libérateur. Personne de mes proches et de mon entourage ne se sont doutés d'un tel drame. À travers ces lignes, je dis aussi à cet agresseur, exactement comme la femme de la télévision:

"Regarde bien mon visage, parce que moi je n’ai jamais oublié le tien et celui de tes complices et de tes sales protecteurs. "

Protection en béton

Ce personnage possédait un pouvoir sur moi et je le retourne à sa conscience. Quoi faire de plus ? Sur le délicat sujet des victimes d’agressions sexuelles, je me dis que la souffrance ne se compare pas, mais elle se partage. La protection de béton fut apportée de parts et d’autres à cet odieux bonhomme, comparativement à mes minces capacités physiques, émotives, psychologiques, matérielles et financières.

Je relate une brève partie du dernier chapitre, d'accord. Ce passé n'est pas facile à écrire et à publier. Si bien que les faits ne sont pas tous publiés en chronologie. Merci de ta compréhension.

Bienvenue dans le monde des fous

Je me berçais paisiblement sur ma chaise cadillac et je me trouvais dans un piteux état après la lecture du jugement administratif au sujet de cette agression sexuelle. Comment vais-je annoncé cette minable nouvelles aux êtres chers, ce qui entraînera ma faillite financière ? Pour la première et dernière fois de mon existence, j'entends à deux reprises, une magnifique voix. Sûrement une voix qui vient d'ailleurs et réservée seulement aux fous de ce monde. Mais celle-ci fut paisible et très rassurante:

" Les grands de ce monde se sont tous pensés fous"

Je me sens complètement épuisée physiquement, émotionnellement, psychologiquement et spirituellement. Tous les fantômes du passé me hantent dans cette odyssée au fond de ma mémoire, de mes souvenirs et de ma conscience. Comme dans un semi-coma individuel et collectif, je traverse péniblement une dizaines de pleines lunes à partir du printemps 1990, jusqu'à l'été 1998.

Pourquoi ce bouleversement si intense vient-il saboter entièrement ma vie ? Se pourrait-il que cela soit le choc dont mon inconscient avait besoin pour retrouver ma maison de paix ?

Tu te souviens du drame à propos de la maladie mentale de mon frère Serge. Je me pense vraiment folle et bonne rien que pour l’asile. Y faut dire ici que ma place se trouve réellement dans le département de la santé mentale; du moins pour les deux premières hospitalisations. Quel bonheur à travers cette malchance, me dirais-je peut-être, quinze ans plus tard ! Je me trouvais hospitalisée dans ma région natale, en compagnie des gens moins touchés sévèrement et non avec les cas plus lourds au Sanatorium Bégin.

En 1992, un bon copain à qui je relatais certains passages de ces années de vaches maigres, me murmure à voix basse et affectueusement:

"Bienvenue dans le monde des fous ! "

Le sentier de l’asile psychiatrique

Je cherche à faire soulager ces désagréables malaises physiques, comme les tourments de mon esprit et de mon cœur. Malgré mes profondes convictions, je ne peux échapper au cul-de-sac de ma condition de santé. Ma seule porte de sortie possible est de prendre le triste chemin de la santé mentale. À mes yeux ignorants et souffrants, cela équivaut à prendre les chemins de l’asile psychiatrique, exactement comme Serge. Plus de dix séjours de courtes durées sur une civière de l'urgence, lorsque je parvenais à bien contrôler mes émotions renversantes occasionnées par ces bobos physiques. Occasionnellement, je reçois un puissant calmant pour apaiser cette insoutenable douleur au dos, qui me procure de brefs moments de répits. La réalité me rattrapera assez vite.

Jamais vous n’écrirez de grandes œuvres, si vous ne connaissez pas un jour, un effondrement mental total. (Élias Conelli disait ces mots à Georges Steiner)

Il y avait toujours des petites phrases de philosophie pour me remonter le moral. Malheureusement, lorsque je perds le contrôle de ma boussole émotive, on me transfère avec les fous du Sanatorium Bégin.

Le cancer de la maladie mentale

Peu importe les étiquettes de diagnostics mis sur ma tête comme une épée Damoclès. Tel qu’indiqué dans le chapitre précédent, après la troisième rechute assisté du psychiatre Métivier "en conflits d’intérêts", imaginez-vous les pires scénarios. L’anxiété et la panique aigüe diagnostiqués par le psychiatre Breton, sont rejetés du revers de la main et après cinq minutes de consultation avec un autre psychiatre, histoire de territoire. Dans un chapitre plus loin, tu verras comment j'ai procédé pour me débarrasser de nouveau psychiatre. Parce que dans le fond du trou, on ne fait plus ce que l'on veut, mais seulement ce que l'on peut.

Tu ne me croiras pas si je te confirme que le diagnostic du cancer de la maladie mentale se trouve publié depuis dix ans, dans le site Internet d’un Tribunal administratif du Québec, ainsi que dans une revue publique de ce Tribunal. Pourtant en 1985, une expertise psychiatrique exigée pour des démarches administratives démontre bien que je souffrais d'anxiété et de panique. Cette preuve de béton ne fut pas acceptée lors de ces procédures administratives juridiques et médicales. Pas de chance pour moi. Les illusions sur la justice administrative se sont vite évanouies.

La maladie imaginaire

Dans le monde hospitalier, je lève mon chapeau à la plupart des travailleurs et des professionnels de la santé. Rares sont les cas où une personne se trompe ou nous blesse de temps en temps, mais cela arrive parfois. Nous sommes tous des humains avec nos imperfections. Dépouille-toi de tes titres professionnels, ça ira beaucoup mieux pour poursuivre ce bouquin. Il n'y a rien ni personne de parfait en ce bas-monde. Il n'y a que des situations et des comportements à modifier. Quant j’exprimais le besoin de recevoir une compresse chaude au dos, on m'a répondu à deux reprises:

"Tout se passe entre tes deux oreilles et tu focalises trop sur tes douleurs."

Je me rendais pleurer à chaudes larmes dans mon lit d'hôpital. Je demande à cet ami intérieur auquel j'adhère toujours:

"Jésus, merci de me donner la force pour traverser ces pénibles moments."

Un tour dans le futur

Tous y compris moi, ignoraient ce que l'avenir me réservait. Enfin, je ne serai plus être étiquetée médicalement comme une malade imaginaire ou une schizophrène irrécupérable. La science médicale condamne cette maladie, comme impossible à guérir. Quoique je n'en démarre pas, vu qu'en adhérant à ce bon Jésus de Nazareth, toute maladie a une chance de guérir. Sinon, ce serait le chaos dans mon existence. Ce qui s'en vient assez rapidement au printemps 1993.

Au début du moins d’août 1997, après une semaine d’hospitalisation pour des douleurs insoutenables, on découvre sur une simple radiographie suivie d’un scanneur osseux, que ma hanche gauche ne tient que par des filaments d'os. Une opération en urgence à la mi-août 1997, me permet de recevoir une hanche artificielle. Comme si je ne m’étais pas sentie assez humiliée, le morceau prélevé pour le laboratoire, fut surnommé: Spécimen Lara Turcotte. C'est le risque à prendre lorsque l'on décide d'entreprendre des recherches, pour jeter de la lumière sur notre histoire médicale.

Un drame déchirant est évité

Ce n’est qu’à travers la lecture de mes dossiers médicaux, que je parviens à raconter les prochaines lignes. Ce sont les plus délicates à coucher sur le clavier de mon ordinateur. Je vivais ce que l’on appelle dans le jargon médical psychiatrique, un transfert. Si bien que, j’aurais mentionné au bon psychiatre Breton, que je pensais à tuer les deux personnes que j’affectionnais le plus au monde. Celles qui vivent à mes côté à travers toutes ces années de souffrances. Crois-moi, je n’ai jamais eu aucun souvenir d'avoir eu cette pensée criminelle, et encore moins de l’avoir confié au spécialiste de l’esprit et de l’âme. Comment est-ce possible de descendre aussi bas ?

Le pouvoir de la louange

Quand on ne possède plus la force de maudire et de sacrer, autant s'en remettre à la Vie. Suite à la découverte de deux livres intitulés: La puissance de la louange et De la prison à la louange, je pratique cette façon de remercier pour le bien qui ressortira de toutes les situations, y compris les plus désastreuses.

"Merci mon Dieu pour le bien qui est ressortira de cette hospitalisation d'urgence."

Si le pire était survenu, je ne m'en serais jamais remit de toute mon existence. Lorsque je prends conscience de ces documents médicaux vers l'an 2007, il a fallu plusieurs mois avant de m'en remettre. Dans l'état que je me trouvais à cette époque-là, qui remonte à plus de vingt-ans, je ne peux que faire confiance à ce psychiatre d'une humanité hors de l'ordinaire, en plus de son professionnalisme évident.

Pour ou contre la peine de mort ?

Depuis ce temps, je ne me permets pas de porter un jugement trop rapide, sur les histoires de crimes. Je n'adhérais pas du tout à ces balivernes de plaider l'aliénation mentale, souvent rapportés par les médias. Ça existe vraiment, crois-moi. En ce domaine, il existe aussi des cas d'abus. Mais il y a aussi des cas où des êtres humains ne se souviennent absolument pas de ces paroles ou gestes. Dès qu'il se produisait un tel drame, je jugeais durement les présumés accusés des pires crimes. La réalité que je viens de te soumettre, me démontre bien comment on peut condamner trop rapidement les pires criminels. Imagine maintenant ce que ce devait être lorsque la peine de mort était légalisée au Canada. Par exemple, l'affaire Coffin au Nouveau-Brunswick. Un seul condamné à mort qui se trouvait non coupable, possiblement comme Monsieur Coffin, et cela était déjà abominable. À chacun ses opinions sur ce grand débat de société.

Deux premières hospitalisations

Seuls quelques rares professionnels connaissent une minime partie du drame que je viens de vivre. Ayant obtenu ce dossier médical, je suis renversée de prendre connaissance de mes confidences relatées avec exactitude. Il est même noté que des professionnels et travailleurs de ce Centre hospitalier, se sentent en conflits d’intérêts et très mal à l’aise. C'est humain. Plusieurs travaillent avec le Dr Laterreur.

Crise d’anxiété et de panique

Comment se passe cette première perte de contact avec la réalité ? Je note de nouveau ce qui se passait d’anormal dans ma tête, suite à la lecture d’un document légal et administratif. Ce n’est qu’en présence d’un spécialiste, que je serai en mesure de clarifier plus objectivement plusieurs passages de ce récit. Il se passe à cet instant même, quelque chose d’anormal dans ma tête. Je me sens confuse pour la première fois de ma vie, entre ma réalité et le monde irréel. Dans le jargon médical, on appelle cela une perte de contact avec la réalité. Je me questionne pendant quelques minutes:

"Ais-je réellement bien lu ce qui est écrit dans ce document légal et est-ce que j'ai vécu tout cela pour de vrai ? "

Je lisais pourtant bien les mots couchés sur le jugement légal qui mettait fin à toutes ces complexes démarches administratives mis sur pied par le gouvernement du Québec. La réalité bien vécu dans ma vie médicale est pourtant tout à fait différente. Voilà que je rencontre la mince ligne entre la réalité et la perte de la réalité. Ce que je ne souhaite pas à mon pire ennemi. Que se passe-t-il donc dans ma tête ? J Assis au salon de mon domicile, je me surprends à revivre les souvenirs de l'agression sexuelle vécue à vingt-neuf ans, vécue à l'automne 1984.

Brisée pour très longtemps

Personne dans mon entourage immédiat ne se doute du drame incroyable, que je traverse dans la plus grande solitude. Les menaces contre moi ou mes proches m’obligent à ne jamais briser le mur du silence, sur cette sauvage agression sexuelle. Par la suite, c’est à peine si je parviens à regarder droit dans les yeux, mon époux de nature très observateur. J’ai peur qu’il ne se doute de quelque chose. Il s’aperçoit facilement que je suis devenue une femme compliquée, contrairement à ma simplicité du passé. C'était un triste chemin d'évolution qui ne pouvait se vivre dans la simplicité.

Une profonde blessure du cœur

Ce choc émotif vient briser entièrement ma vie affective et celles des êtres chers. Les sentiments de culpabilités, de peurs et de hontes empoisonnent mon cœur, jour après jour. La vie place sur mon chemin, un excellent communicateur natif de la Gaspésie à qui je confie ce précieux secret. Après chaque hospitalisation, je tente de retourner sur le marché du travail. Mes revenus baissent de mois en mois. Des rencontres avec cet homme marié s’échelonnent sur une durée d’un an et demi. Comment les miens ne peuvent-ils pas s’imaginer le pire scénario, soit que je vis une sérieuse histoire d’amour extra-conjugale ? Étant de nature vraie et transparente, ce fut impossible de me cacher lors de nos appels téléphoniques. Tu ne peux t'imaginer à quel point je fus prisonnière de remords qui me rongeaient le cœur, jour et nuit. À force de jouer avec le feu, on risque de se brûler un peu ou beaucoup.

Même si je choisit de nouveau le chemin de mon cœur, soit ma précieuse petite famille, les blessures de chacun resteront longtemps gravées dans nos mémoires. Ce fut ma plus grande détresse affective, en tant que femme, épouse et maman. Comme on dit dans les télé-romans: une épouse indigne, une maman indigne et une femme indique. Pour ce qui est de mon rôle de citoyenne, il devient indigne en mars 1990.

Sentiments de culpabilités et de responsabilités

La communication avec Michel et mon grand garçon Cédrick tombe à moins que zéro. Il faut me taire dorénavant à propos de ces sept années de démarches administratives coûteuses, complexes, chiantes et à caractères paranoïaques. Tout comme je crois plus prudent de ne pas divulguer l'agression sexuelle, et ce, par mesure de vigilance.

Une bonne entente et harmonie règne malgré tout. Mes deux amours sont aussi bouleversés que moi. Cela me cause davantage de peines. Tous mes rêves se préparent à un écroulement spectaculaire dans mon propre patelin, en plus d'un effondrement mental total. Quant à l'effondrement physique, il se produira seulement en 1997. Je ressens mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. Les sentiments de culpabilités et de responsabilités envers les miens, m’envahissent de plus en plus. Complètement décontenancée par ces secrets prenants, le presto d’émotions refoulées explose naturellement sous la forme d’une seconde rechute en milieu psychiatrique du département de la santé mentale de l’hôpital..Ce fut par la suite, huit hospitalisations au Sanatorium Bégin. Après la troisième cuite, il devient inhumain de faire subir tout ça aux miens. Ces derniers en avaient leurs lots de misères.

Ce que Dieu a créé, que l'homme ne le sépare pas

On a beau dire en religion, que les femmes et les hommes se marient pour le meilleur ou pour le pire. Vient un temps ou une personne humaine doit partir à la conquête de sa propre identité à travers de longues années de repos et de saine solitude. Tout en redonnant à ceux que l'on aime le plus au monde, un long temps de répit. À ce stade-ci, il n'était pas question de briser ma petite famille. Les valeurs qui m'habitent représentent toujours un trésor à mes yeux. Ça ne m'empêche pas de commencer des réflexions sérieuses au sujet du divorce.

Patricia Turcotte © Le 20 avril 2010

Chapitre -7-

LA SOUFFRANCE NE SE COMPARE PAS, MAIS ELLE SE PARTAGE

Tu comprendras peut-être mieux le cœur d’une personne engagée dans le mariage, et qui prend en cours de route, un amant ou une maîtresse. Non pas que j’approuve ces attitudes et tu connais déjà mes valeurs et préjugés à ce sujet. De 1988 à 1989, je me sentais comme Marie-Madeleine dans les Évangiles. Peut-être l’as-tu vécu toi aussi ? Si cela est le cas, alors on se comprends déjà mieux. Sinon, tu as toute la liberté de me condamner et de me juger, d’autant plus que je ne le saurai même pas. Le choc émotif a déjà commencé à me bouleverser psychologiquement en profondeur. D'autant plus que je ne connais personne à qui discuter de quelques rares épisodes de mes tourments, à part Michel et Cédrick. Il y a eu aussi deux professionnels de la santé lors des deux premières hospitalisations en santé mentale, fort heureusement. Je parvenais à peine à effleurer les sujets importants.

Assumer ses choix et ses responsabilités

Comme tout être humain a ses limites humaines. Les êtres aimés en ont réellement raz-le-bol de ces souffrances à travers mes épuisantes et coûteuses démarches administratives. Celles-ci s'échelonnent depuis 1984 et se terminent au printemps 1990. Tout prend fin avec ma faillite financière, suite au jugement administratif final qui rejette toutes mes preuves en béton, pour prendre les paroles de la partie adverse. Je suis littéralement renversée et marquée pour très longtemps. La crise de panique qui suit la lecture du jugement, apporte la goutte d’eau sur le feu. La révision entière de mes croyances et valeurs les plus profondes est déjà amorcée, y compris celles sur le mariage. J'assume l'entière responsabilité de mes actes et de mes choix. Néanmoins, je ne m'aperçois pas encore que je porte un trop lourd fardeau sur mon dos. Ma petite croix personnelle me suffirait amplement.

Ces souvenirs me hantent jour et nuit

Si bien que je poursuis cette liaison amicale et affective avec ce communicateur. Au début, ce n’est qu’une belle amitié et une réelle relation de confiance. Mais de jouer avec le feu, je m’enlise peu à peu dans une romance sans lendemain. Infidèle par rapport à moi en premier lieu et auprès de mon conjoint par la suite. La fidélité en amour a toujours été dans mon cœur, une valeur tellement sérieuse et prioritaire. Ce fut une façon de confier quelques brides ici et là, sur ces évènements des dernières années. Impossible pour une simple citoyenne comme moi, de tout comprendre en un tour de main. Je ne possède pas de diplômes dans le domaine de la santé, de la justice administrative et des lois. Ces souvenirs pénibles me hantent jour et nuit. Comment puis-je parvenir à m’en libérer, si personne ne possède la capacité à m’écouter avec détachement et objectivité ? En discuter avec les miens devient de la cruauté mentale de parts et d’autres. Ce fut d’ailleurs la véritable raison du divorce qui viendra seulement si vraiment nécessaire. Pour l'instant, pas question de briser mes valeurs si profondes à propos du mariage.

Mes quêtes de vérités

Une longue quête de vérité débute dès ma sortie de ma première hospitalisation en santé mentale, en mars 1990. Je sens le besoin de redonner un nouveau sens à la Vie, mais surtout à mon existence, ainsi que de réviser en profondeur mes croyances et mes valeurs. Des sujets actuels de notre société, m’interpellent à travers ce vécu: le suicide de mon frère, la santé mentale et les préjugés, la justice administrative, l'amitié et l'amour, les phénomènes dits spirituels, paranormaux ou psychiatriques. Contrairement à ma foi spontanée et aveugle d’autrefois, je choisis de poursuivre cette nouvelle route selon le mode de vie des douze étapes des Émotifs anonymes, c’est-à-dire, selon la foi de Saint-Thomas dans les Évangiles. Pour adhérer dorénavant à une théorie ou à une valeur, je dois en vivre moi-même l’expérience ou voir de mes propres yeux…!

La plume est le langage de l’âme (Michel de Cervantès)

À travers le lot de difficultés rencontrées, j’utiliserai des tas de trucs pour m’en sortir et pour retrouver ma véritable liberté reçue à la naissance. Celle que personne n’a le pouvoir de m’enlever. C’est à travers les chemins périlleux et audacieux pour retrouver l’espoir, le courage, la force, la tolérance, le partage, la justice, la solidarité, que je parviens seulement des années plus tard, à retrouver de nouvelles croyances et valeurs de bases. Cette fois-ci, ce sera « pour aujourd’hui seulement ».

Crise de la quarantaine ou crise du milieu de la vie

Sans savoir pourquoi, je dois partir à la recherche de vérités sur des tas de sujets personnels et de sociétés. C'est un réveil du passé qui se produit dans mon existence. Je désire mieux comprendre pourquoi mon frère Serge a-t-il songé au suicide ? L'a-t-on poussé au suicide ? Un suicide déguisé en meurtre ou un meurtre, quelle différence ? Serge était-il un drogué ou un schizophrène ? Où vont les personnes chères décédées par le suicide ? Ça ressemble à une crise d'adolescence, vécue en même temps que ma crise de la quarantaine ou crise du milieu de la vie.

Toute une enquête personnelle, familiale, professionnelle qui prend vie. Autant ce fut palpitant et autant ce fut déroutant. Heureusement qu’une personne sage et professionnelle me confirme que je débutais réellement ma crise de la quarantaine. Comment vivre tout ça auprès des miens ?

L’interprétation des rêves

Une étonnante rencontre avec une voisine de mon patelin qui possédait, disait-on, des talents exceptionnels pour interpréter les rêves, vient jeté quelques nuages gris sur ma vie de couple. Ce n’est pas facile à vivre pour le conjoint, lorsque sa bien-aimée décide de poursuivre son propre chemin d’évolution. Ça m’intéresse depuis ma petite enfance, ce genres de phénomènes. Pourquoi ne pas tenter d’y voir plus clair ? Après tout, je viens d’embarquer à fond dans une quête de vérités. Peu de temps après, il y a beaucoup trop de tensions ajoutées à celles déjà existantes. Emballée et renversée, je me retrouve pour une seconde fois en santé mentale; à l’hôpital fort heureusement.

À la croisée des chemins

Suite à cette infidélité affective, je ne me doutais pas que mon inconscient se préparait à prendre une décision radicale. Vivre auprès de êtres chers devient impossible, vu ma minable condition de santé physique et psychologique. Vivre sans eux me semble insurmontable. Il est évident que mon fils de douze ans va habité avec son père. Sa mère est détruite en milles miettes. Pourquoi attendre le pire de tous les scénarios, en exemple, mon transfert vécu au printemps 1990 ? Ce fut une décision sage remplit de gros bon sens, mais combien déchirante. Ça prend sûrement une grande dose de courage pour être quitter. Quitter ceux que l'on aime déchire aussi le cœur, quoi que l'on en dise. Je serai en mesure d'écrire un peu plus loin, sur l’énorme courage que je dois puisé en moi-même et nulle part ailleurs, pour quitter le nid familial.

Je me souviens

Je ne me souviens plus de cette force intérieure d'antan. Mon départ de la maisonnée surviendra seulement à l’automne 1991. Comment une femme possédant des valeurs aussi précieuses sur le mariage et la vie de famille, peut-elle en arriver à songer à quitter la maisonnée ? Du courage ou de la folie ?

Mon "Vieux-Sage"

Après la première hospitalisation en santé mentale, voilà qu’une prière fut exaucée. Je rencontre celui qui devient mon accompagnateur de route, mon mentor et mon troisième papa sur Terre, soit Roland D’Aigle natif de Québec mais habitant au Nouveau-Brunswick. À l’été 1990, j’assiste à une conférence de ce bonhomme qui m’épate par sa simplicité et son baluchon plein à craquer.

Dans la mare aux grenouilles

Monsieur Daigle m'avait vu lors d’une émission à la télévision et intitulée: Caméra 90 à TQS. Il a mentionné que je venais de sortir d’une époustouflante mare aux grenouilles, même si elle venait de se terminer en queue de poisson, soit par une faillite financière.

Un bouquin sur la vie de Roland D'Aigle

À travers cette agréable soirée, voilà que Denise, sa compagne de vie, devient peu à peu une grande amie. Celle-ci est une grande écrivaine qui raconte les mémoires et la vie de Roland D’Aigle, Naturopathe, homéopathe, chercheur scientifique et possédant des dons de guérisseurs. Pour mieux le découvrir, je dois être très patiente en attendant que Denise trouve bientôt un Éditeur pour publier ce bouquin. Je surnomme Roland D’Aigle: Mon "Vieux-Sage". Il devint surtout un véritable père à mes yeux. De toute façon, ce fut quasi impossible de me payer des produits et des traitements naturels; sauf des anti-inflammatoires. Je me sens respectée dans cette limite financière.

Des anti-inflammatoires naturels

Tout ce que je suis en mesure de me payer en produits naturels, ce sont deux bouteilles d’anti-inflammatoires naturels appelées: La Griffe du Diable. Quand une personne prend des anti-inflammatoires chimiques depuis dix ans, pourquoi ne pas essayer quelque chose de nouveau ?

Voyage au Nouveau-Brunswick

Quel hasard heureux ! En compagnie d’agréables personnes de ma région qui se rendent au Nouveau-Brunswick, je suis invitée à me confier à lui pendant plus de deux heures. Je ne reçois pas l’approbation de Michel. Néanmoins, il me laisse ma liberté en ces choses. Cela fait partie de mon cheminement nouveau et de mes quêtes de vérités. N’empêche que ça ajoute une autre goutte d’eau sur le feu de notre communication. Après tout, quelques mois avant notre mariage, le curé me posait cette question:

"Promets-tu Lara, d'être absolument soumise et obéissante envers ton époux Michel ?"

Très étonnée par cette interrogation, je me retourne vers mon fiancé qui me lance un p'tit clin d'œil amical. Si bien que je réponds:

"Bien sûr que oui, monsieur le curé."

Femme, sois soumise et obéissante à ton époux

Pour faire une histoire brève à propos de cette damnée soumission, Roland D'Aigle me confirme qu'il aurait été préférable pour moi et ma petite famille, de ne jamais poster cette plainte contre un professionnel. Michel me conseillait de ne pas entreprendre cette démarche à la con. Trop respectueux pour me dénoncer lors des procédures administratives, Michel a opté pour garder le silence. On l'a injustement traité avec moquerie en lui lançant ces mots:

"Qui ne dit mot consens ! "

L'âme des mafiousos

Le seul point en commun que je possède avec les gens dits: Mafiousos, c'est qu'on peut s'en prendre à moi, mais pas injustement aux membres innocents de ma famille. Voilà la véritable raison qui m'a conduite à me laisser embobiner dans les sales pièges à cons administratifs et juridiques, mis sur pied par le Gouvernement.

Ma destinée

Suite à cette infidélité affective ajoutée à la douleur morale présente, ainsi qu'à ces nouvelles quêtes de vérités, je ne me doutais pas que mon inconscient se préparait à prendre une décision radicale. Vivre auprès de êtres chers devient impossible, vu ma minable condition de santé physique et psychologique. Vivre sans eux me semble d'autant plus insurmontable. Il est évident que mon fils de douze ans habiterait avec son père. Sa mère est détruite en milles miettes. Mon cœur de chair d'antan s'est transformé en cœur de pierre depuis trop longtemps. Cette carapace endurcie se prépare à craquer en milles morceaux. Je refuse que cela se produise devant les miens. J'avais choisit Michel au tempérament réservé qui me convenait par dessus tout, et je n'avais plus le droit de tenter de le changer. Je dois avoir le courage de me changer moi-même, ainsi que de changer de vie. Là, se trouve la clef de ma vie nouvelle.

Pourquoi attendre le pire de tous les scénarios, en exemple, mon transfert vécu au printemps 1990 ? Ce fut une décision sage remplit de gros bon sens, mais combien déchirante. Ça prend sûrement une grande dose de courage pour être quitter. Je serai en mesure d'écrire un peu plus loin, sur l’énorme courage que je dois puisé en moi-même et nulle part ailleurs, pour quitter le nid familial.

Patricia Turcotte © Le 25 avril 2010

À suivre: Chapitre -8-

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mardi 2 février 2010

MA MAISON DE PAIX ( Chapitre 8 et 9 )

Chapitre -8-

À LA CROISÉE DES CHEMINS

Je me souviens

Je ne me souviens plus de cette force intérieure d'antan. Mon départ de la maisonnée surviendra seulement à l’automne 1991. Comment une femme possédant des valeurs aussi précieuses sur le mariage et la vie de famille, peut-elle en arriver à songer à quitter la maisonnée ?

Changer de vie

J'en reviens pas. Voilà à nouveau une belle voix dans mon sommeil, fort heureusement. Environ huit mois avant que je quitte le nid familial, une belle voix réconfortante à travers un autre rêve du matin, me propose en douceur:

« Lara, quitte Michel et Cédrick. Tout se vivra dans l'harmonie. L’Aide-d’en-Haut sera là pour vous trois, c’est promis. »

Pas question. Étant une véritable Beauceronne insoumise, je m’en tiens à mes choix personnels. D’autant plus que Michel désire plus que tout, que je demeure auprès de lui et notre fils Cédrick.

Ce terme changer de vie provient d' idée géniale prononcée par le médecin traitant en 1982-1983. Pendant une année complète, j'ai végété dans le monde du travail avec des limitations physiques suite à l'accident d’automobile de 1981. Cette phrase a aussi empruntée son bout de chemin dans mon cœur. Jamais oh grand jamais, je n'aurais abandonné ceux que j'aime le plus au monde. Changer de vie ne signifie pas nécessairement se détourner de notre vie familiale.

« Lara, tu peux aussi prendre la décision de changer complètement de vie. » Cette parole avait été prononcée par un professionnel de la santé.

Dans le mouvement du Renouveau charismatique

Lorsque j’assiste le samedi soir ou le dimanche soir, à des réunions de prières et de chants du mouvement Renouveau charismatique, je ressens un bien-être et une paix profonde. Tout comme lorsque je pose les pieds pour la première fois aux réunions du week-end, d'un groupe membre du léger mouvement charismatique. Il y a de très bonnes choses dans ce domaine-là, me dis-je intérieurement. D'autant plus que ce mouvement œuvre auprès des gens les plus défavorisés financièrement ou mentalement. Ce ne sera qu’après le divorce que je découvrirai des tas de sujets intrigants. À cette époque-là, j’assiste toujours à l’office religieux à chaque dimanche.

Second phénomène inexplicable

Les deux premiers livres qui soulèvent mon intérêt: La puissance de la louange, et De la prison à la louange, de l'auteur Merlin Carothers. Autant publier le second phénomène incompréhensible à mon esprit qui a déjà commencé à virer à l'envers, depuis mes deux premières hospitalisations à l'asile des fous. Après avoir feuilleté quelques pages du premier volume, tout en utilisant un crayon pour mieux suivre chaque ligne, une mini lumière se pointe au bout de la mine du crayon et cela dure jusqu'à la fin de ce livre. J'en reviens tout simplement pas. J'observe si ce ne serait pas Michel et Cédrick qui me joue un vilain tour. Non, ils se lancent la balle molle sur la pelouse. Autant demeurer vigilante en cas d'une troisième rechute dans la douce folie. À mes yeux, cela signifierait que mon départ de la maisonnée s'en vient pour vrai. Déjà anéantie par deux scènes émouvantes et humiliantes devant mes proches, la troisième ne passera pas. Un mirage, une hallucination, une vision ou une réalité, cette sacrée belle lumière discrète qui suit ma lecture comme le ferait un Ange gardien. Étant trop orgueilleuse pour confier ce phénomène à qui que ce soit, je reste sans réponse. Comme si cela ne suffisait pas, la même chose se produit un peu plus tard, en lisant l'Évangile de Saint-Mathieu. De nature très réaliste, j'opte pour croire les grands du monde scientifique et religieux. Donc, si tu es membre d'un ordre religieux, les chances sont fortes pour que ce soit une vision réalité non prouvable par la science. Pour une simple citoyenne ou un Ti-Coune de la société, la probabilité exige habituellement qu'un fait aussi extraordinaire soit considéré comme une hallucination ou un mirage. Personne dans mon entourage me donne sa bénédiction sur le choix de ces volumes à connotations religieuses et/ou spirituelles, ainsi que pour tous les prochains bouquins. Néanmoins, je décide de me respecter en ne portant aucune attention aux jugements et critiques des autres. C'est un signe évident que mon libre arbitre m'appartient toujours.

On me transfère de psychiatre et de territoire

La troisième rechute à l'asile des fous survient suite à un cassement de méninges, pour venir en aide à une grande amie atteinte de schizophrénie. Lorsqu'une citation populaire mentionne: L'enfer est pavé de gens aux bonnes intentions, cela convient pour chacun de nous en premier lieu. Cette leçon enseignée par la souffrance à l'École de la Vie. Même si tu risques de ne pas me croire, je te confie ceci. Me voilà hospitalisée à la véritable asile des fous, soit au Sanatorium Bégin où mon frère Serge avait séjourné en passant de bien mauvais quarts d'heures. Pire, me voilà entre les mains du psychiatre Métivier. C'est pire que de me retrouver en enfer pour l'éternité. Mon problème réellement majeur consiste à avoir trop tenter de comprendre ma copine Sylvia. Celle dont je fais référence dans un chapitre précédent, et qui se trouve en lien très étroit de parenté avec moi, tout en étant suivit par ce fameux "psy". Quelle malchance ! Je me suis carrément hypnotisée moi-même en tentant de la secourir, si bien que je perds mon identité pour prendre la sienne. Les tempes me font terriblement souffrir, peut-être autant que si l'on me faisait une lobotomie à froid ? Certaine de m'en aller directement dans un tunnel profond et tout noir, pour ne plus jamais en revenir. Personne ne peux plus rien pour me sortir de cette impasse très souffrante pour mon esprit et mon cerveau. Un Sage que je prenais pour un Ti-Coune, m'observe dans ce lamentable état et semble comprendre ce que je vis. Il me regarde tout doucement et droit dans les yeux, en m'épongeant le front d'une serviette froide. Dès qu'il s'adresse à moi en prononçant mon prénom Patricia, je retrouve mon identité en un tour de magie. Oupsss....!

Une conversion à la Saint-Paul, me dit-on !

Une étonnante aventure marquera mon existence à tout jamais. Une conversion à la Saint-Paul, me confirme t-on sérieusement. Y faut bien que je choisisse un groupe pour retrouver une nouvelle vie sociale. Je fréquente le mouvement du Renouveau charismatique vers septembre 1991, un mois avant le départ du nid familial. J’y puise des réponses nouvelles et adéquates à certaines questions relatives aux phénomènes religieux et spirituels. Des propos nouveaux attisent ma curiosité naturelle, tels: les prières en langues, le repos de l’esprit, les dons naturels, les charismes et les pouvoirs remis "seulement aux prêtres", les guérisons, les prières de séances de libérations et d’exorcismes pour chasser les démons, disait-on. Br...Br...Br...! Une citation populaire mentionne: Quant l'élève est prêt, le Maître apparaît. Ça prends aussi une énorme dose d'équilibre émotif et mental pour se lancer dans une aventure pareille. Ce que je ne possède pas beaucoup à ce moment-là. Même si je ne reçois jamais de diplôme en ces domaines étranges, j'en retire de grandes leçons et expériences de l'École de la Vie. Je vous épargne les détails croustillants de ces sentiers audacieux et périlleux.

Le rang des divorcés

À l’automne 1991, mon gros bon sens m’indique que le temps est venu d’appliqué cette idée reçue à deux reprises. Mon cœur n’en possède absolument pas le courage. Quoique si je veux me réparer, je dois me ressourcer dans une solitude bien méritée. Me libérer de tous les rôles qui ne me conviennent plus, devient plus que nécessaire. Même si en apparence je porte le visage d'une mère indique, Cédrick sait très bien que je ne l'abandonnerai jamais. Il aura toujours une place pour lui, dans mon cœur et dans mon nouveau petit nid personnalisé. Rien de facile à mettre en pratique, comparativement à la théorie. Avec un énorme chagrin au cœur, je quitte pour de bon le foyer conjugal et familial pour rejoindre le rang des divorcés.

Quitter ses illusions et bien des ignorances

Les procédures juridiques se déroulent harmonieusement en l’espace de quelques mois. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque mon avocat de l’aide juridique m’apprend que le juge refuse notre divorce ! J’évoque les démarches administratives compliquées qui ont ruinées notre vie de couple et notre vie de famille. À la longue, toute communication profonde sur les thèmes qui soulèvent mon intérêt, se coupe avec mon conjoint. Si bien que de rester ensemble deviendrait de la cruauté mentale, de parts et d’autres. Notre fils n'a pas à traverser davantage de souffrances. C'est une raison légale acceptée par la loi sur les divorces et tout se règle en un tour de mains.

Les pertes, les détachements et les deuils

Une peine incommensurable me poursuit à longueur de journée, à travers ces détachements déchirants. Mes rêves s’écroulent les uns après les autres, comme si ma maison fut bâtie sur du sable mouvant. Sortir de ce genres d’illusions et d’ignorances me fait si mal. Sans compter que je lis bien la douleur présente dans les visages de Michel et de Cédrick. Bien des années plus tard, en discutant amicalement avec mon fils devenu un jeune adule, il me surprends par sa confidence:

« Mom Lara, ton départ de la maisonnée fut vraiment la meilleure solution. Il fallait réellement que tu retrouves tes forces d’antan à travers une longue et saine solitude. Le plus important fut que Michel et moi ne t’avons jamais abandonnés, et vice-versa. » J'en reviens pas de ce beau cadeau venant de mon fils.

Une grande instabilité émotive, même au niveau professionnel, empoisonne mon existence depuis le choc émotif qui a amplifié de 50% les malaises au dos qui ne s'étaient pas envolés comme par magie. Je réalise finalement que malgré mes nombreux efforts pour essayer de remonter la pente, que mes revenus continuent de dégringoler d’années en années.

Une thérapie personnelle et familiale

Il fallait à tout prix que je puisse vivre à un rythme beaucoup plus lent qu'autrefois. Chacun composait avec ses propres souffrances morales. Une véritable thérapie familiale se vit discrètement entre nous trois. Lorsque la fête de Noël arrive, ils m’invitent à partager ce premier réveillon. À chaque année pendant dix ans, je me joins à cette importante fête en famille, malgré le divorce. À chaque dimanche matin, on se rencontre tous les trois, au Restaurant pour jaser et partager un délicieux déjeuner.

Pendant neuf ans, ces deux êtres chers m'invitent à partager leurs réveillons à Noël. Lors d'un réveillon, je fus très étonnée de constater de mes propres yeux sur l'ordinateur de mon fils, que le Père-Noël signalais que le meilleur Cupidon pour moi, était nul autre que Michel, déjà inscrit sur une agence de rencontres. Après la douzième année, on se retrouve tous les trois sur la même agence. Occasionnellement, j'envoie un petit clin d’œil à Michel et à Cédrick, et vice-versa. Ainsi, chacun empruntait son propre chemin personnel, tout en respectant le rythme des autres.

Ma plus grande blessure

Crois-moi, c’est ma plus grande blessure. En écrivant ces lignes sur le clavier de l’ordinateur, mes yeux sont embrouillés par des larmes du cœur. Sûrement des larmes de guérisons ? Tout ce cheminement ne se vit pas en quelques mois, parce que mon deuil en profondeur se termine seulement cinq ans après le divorce. Même après vingt années, mon cœur pleure encore lorsque je touche à cette blessure cicatrisée, mais combien facile à ré-ouvrir.

Les retrouvailles

On ne se dépouille pas de ses valeurs les plus riches, sans porter sa petite croix comme tous les autres êtres humains. Mes souffrances ne se trouve pas pire ni moins pires que celles des êtres aimés ou des autres divorcés. La souffrance ne se compare pas, mais elle se partage. La vie ne m’a pas encore appris que la souffrance n’est pas obligatoire. Heureusement, je suis toujours restée en bons termes avec Michel. C’était évident qu’il avait fermé à tout jamais, la porte de son cœur. J’ai tant prié pour qu’il rencontre une autre femme. Un bonheur intense m’a habité lorsqu’il a refait sa vie avec Annie, sa charmante compagne que j’apprécie plus que tout. Cédrick et moi avons eu la chance d’établir de nouveaux liens d’amitié. On se rencontre régulièrement dans l'intimité de mon domicile ou au Restaurant du coin, pour jasant de tout et de rien. En plus d’être toujours sa maman, voilà que je découvre en mon grand garçon, un véritable ami.

Lors du mariage en septembre 2006, de mon fils Cédric avec sa merveilleuse compagne Odette, nous étions tous assis ensemble, Cédrick, Odette, Michel, Annie et moi. Comme si nous étions redevenus des grands enfants. Ce fut d’agréables moments inoubliables.

Libre devant Dieu et les Hommes

Le plus désolant, c’est l’obligation sur les formulaires administratifs, médicaux et légaux, de signer que je suis encore une femme divorcée. Pourtant, j’ai retrouvé ma liberté à travers les démarches civiles du divorce, en plus de ma démarche pour retrouver et redonner à Michel, la liberté devant Dieu et les hommes; pour reprendre l’expression des autorités religieuses. La loi, c'est la loi. Ce n'est pas moi qui va lancé publiquement, ce grand débat juridique et administratif.

Cette blessure romancée qui a, comme toutes les autres épreuves de ma vie, complètement transformée mon existence. À mon point de vue, ce fut le passage le plus émouvant à écrire et à publier dans un premier roman réalité.

Les pardons

Les pardons sont nécessaires de parts et d'autres, ce que j'ai eu la chance de vivre avec les miens. En ce qui concerne mes pirouettes infidèles avec mon beau Gaspésien, Michel m’a donné son pardon dès que je lui ai confié comment mon comportement avait été souffrant pour moi comme pour lui. Son pardon fut une véritable délivrance d’un poids trop lourd sur ma conscience et dans mon cœur. Il m’a dit:

« Lara, si je ne t’avais pas pardonné, je t’aurais quitté depuis longtemps. »

Beaucoup plus tard, on a tous compris que je portais depuis trop longtemps, une grande blessure physique restée dans l'ombre. Celle-ci a justifiée de recevoir une hanche bionique au mois d’août 1997. Néanmoins, le diagnostic ne fut posé qu’en 2001.

Patricia Turcotte © Le 25 avril 2010

Chapitre -9-

CHERCHEUSE DE VÉRITÉS

Le suicide de Lise

Presque toutes les personnes que j'ai aimées et qui sont décédées par le suicide, viennent me visiter en rêves, comme pour me laisser un message. Mais quel message ? Pour aujourd’hui, c’est prioritaire de me souvenir de ce que j’ai traversé, alors que je me trouvais dans le coma/semi-coma suite à mon geste de désespoir du 25 avril 1993. De me rappeler aussi que chaque personne a son histoire sacrée.

Mais avant ce geste, une amie d’enfance était venue me visitée à la Boutique où je travaillais de 1990 à 1991. Une coïncidence ou un hasard ? Je ne savais pas que Lise venait tout juste de perdre son emploi et qu’elle se sentait complètement désemparée. Lise souriait toujours et n’oubliait jamais d’ajouter sa note humoristique. Elle m’avait demandé cet après-midi là, ce que j’avais bien pu faire pour me retrouver un travail dans une Boutique de chapeaux et de sacs à mains ? Elle m’avait aussi demandé une question étrange:

« Lara, comment se fait-il qu’une femme comme toi qui a culbutée tant de fois, n’ait jamais songé à se suicider. »

J’en revenais pas, mais je lui avais répondu bien franchement:

« Lise, oui la Vie m’a présentée bien des épreuves que j’ai traversées du mieux que je le pouvais. Par contre, jamais je n’ai songée au suicide. Néanmoins, je tente depuis quelques mois de comprendre pourquoi mon grand frère s’est enlevée la vie, à l’âge de vingt-deux ans ? Lise, tu vas sûrement te retrouver un nouveau travail. Vu ton bagage d’expériences et ta belle humeur contagieuse. Ne crains pas Lise, il suffit d’y croire et de ne pas lâcher surtout. Quant à ce nouvel emploi, j’ai sans tambour ni trompette, répondu à l’offre de travail affiché directement dans la porte de cette boutique. »

Hélas, Lise est repartie de la Boutique en souriant et en me remerciant de ses bonnes paroles de réconfort. Hélas, j’ignorais que son au revoir deviendrait rapidement un adieu. Pourtant, dès son arrivée à son domicile, cette amie et mère de famille de quatre enfants, a choisit plutôt de se pendre.

À travers un rêve

Même si je ne me sentais pas coupable de ce geste de désespoir de mon amie Lise, je ressentais tout de même une légère responsabilité. Un immense chagrin s’est emparée de moi pendant plusieurs jours, suite à son triste décès inattendu. Comme cela se produit quasi avec toutes les personnes que j'affectionnent et qui se suicident, Lise m’a prise dans ses bras d’une façon affable et chaleureuse à travers un beau rêve du matin. De nouveau, elle m’a remerciée pour avoir tenter de l’encourager.

Chaque être humain est une histoire sacrée ( Auteur: Jean Vanier )

Chaque personne est une histoire sacrée, comme écrit Monsieur Jean Vanier. J'espère que ce roman réalité contribuera à l'avancement de la grande cause sociale de la prévention du suicide. Ce n’est pas évident de raconter ces faits délicats du passé. C’est pourquoi je me suis dit:

« Tant qu’à n’avoir pas de travail depuis longtemps, ni même de bénévolat, pourquoi ne pas mettre la main à la pâte dans ce dossier d'intérêt public ? La prévention du suicide ou l’expression du désespoir devrait être une priorité nationale. »

Promenade dans le futur

En 1998, mon ex-professeur de religion m'invite à donner cinq conférences sur la prévention du suicide pour les étudiants du secondaires 4 et 5 à la Polyvalente de Saint-Georges ( Québec ). Quelle ne fut pas ma surprise de constater l’intérêt de ces jeunes sur le sujet du jour. Et bien pire encore. Ceux-ci s'attendent à ce que j'aborde surtout mon passage audacieux concernant les légendes du Diable, par exemple, sur ce qui se passe lors des messes noires et tout l'abracadabra qui suit. N’ayez pas peur les jeunes. Le Diable n’existe même pas, c'est même un curé qui me l'a affirmé, en plus de me conseiller de le dire aux jeunes. L'enfer et le purgatoire se vivent directement sur la Terre. Néanmoins, je reste convaincue que le monde des Ténèbres existe pour de vrai, comme le monde de la Lumière. Si je choisis de donner le meilleur de moi-même, rien ni personne en ce bas-monde ne possède le pouvoir de me nuire, ni de me prendre pour un tapis; à moins de lui en laisser le pouvoir.

Mon fantôme d’amour

Oupsss….de nouveau une visite de l'au-delà !

Autant me tenir prudente et vigilante. Lorsqu'on parle trop du Diable, il risque d'apparaître, même s'il n'existe même pas selon un bon curé de paroisse, et selon l'opinion de " Vieux-Sage".

Lara: "Qui va là ?"

Vieux-Sage: « Ton fantôme d’amour depuis mon décès en 2001. Je suis ton dernier papa sur terre, Roland D’Aigle. Je désire savoir ce que tu vas faire, advenant que tu gagnes de l’argent avec ce premier roman ?»

Lara: « Cher Roland D’Aigle, je me préparais justement à écrire à propos de toi. Ton accompagnement fut très précieux pour moi. Tout comme c’est heureux de te retrouver depuis ton décès de 2001. »

Vieux-Sage: « Lara, ce que les hommes appellent la mort et le décès, ce n’est qu’un passage de la réalité visible, pour accéder à notre réalité invisible. Nous sommes tous auprès de vous et nous pouvons toujours vous venir en aide. »

Lara: « Vieux-Sage, pour aujourd’hui, ce roman réalité est publié gratuitement sur mon blog personnel dans l’Internet. Advenant que je rencontre un Éditeur et que je touche une rémunération suite à la publication de ce livre, je comblerai des besoins essentiels. Tout d’abord, me payer des chaussures orthopédiques et des soins privés de physiothérapies, advenant une crise aigüe de douleurs au dos, ainsi que des produits et/ou remèdes naturels pour soulager ces malaises coriaces. Par la suite, ça va me prendre des bons massages musculaires au dos, ainsi que des traitements d’acupunctures. Comme tous les êtres humains, j’ajouterais des loisirs à ma vie, tels : le cinéma, la bibliothèque, quelques bons repas au restaurant en bonne compagnie, assister à des pièces de théâtres et à des concerts musicaux, des randonnées dans le Vieux-Québec. Très bientôt, ça me prendra un nouvel ordinateur, etc. Ce ne sont pas les idées qui me manquent si je goûte à la prospérité et à l’abondance promis par Jésus dans les Évangiles. Ce n’est pas avec le nouveau budget financier 2010, du Ministre des finances du Québec, que mes loisirs augmentent. C'est la même chose pour tous les citoyens vivant au seuil de la pauvreté financière, ou ceux de la classe financière moyenne. Seuls les gens aisés et les grandes entreprises et multinationales sont épargnés. J'espère qu'au paradis, il n'y a pas d'inégalités sociales. Y me semblait que ce devait être sur la Terre, ce fameux paradis terrestre ? »

Vieux-Sage: « Tu touches un point chaud de la société, dans ta dernière interrogation. On s'en reparlera dans un prochain tome, d'accord. Un instant Ti-Fille. Tu ne devais pas recevoir ces traitements de physiothérapies et des chaussures orthopédiques, suite à un jugement d’un Tribunal administratif rendu en 2002 ? »

Lara: « Non, le jugement rendu mentionnait seulement une recommandation à l’assurance de l’État et non une obligation d’agir. La loi, c’est la loi dans ce bas-monde.»

Vieux-Sage: « Je dois me retenir pour ne pas déclencher un ouragan à Québec ou pour foutre une colère rouge, noire et mauve...Br..Br..Br..! Vu que ces état d'âmes ne m'habitent plus du tout, je vais tout de même aller consulter très bientôt, ton Ange gardien attitré sur la Terre. Observe bien ta vie qui va prendre de nouveaux tournants, beaucoup plus joyeux que ceux d'autrefois. Vas-y Lara et continue de me dire ce que tu vas te payer avec des sous. »

Lara: « Avec de l’argent, je me rendrais chez l’esthéticienne pour recevoir un bon nettoyage du visage, n’ayant pu m’en payer depuis plus de vingt-cinq ans. Heureusement que je me lave à tous les jours, même si je ne suis en mesure de prendre un bain, seulement une fois par semaine. Pour la douche, c’est encore plus dangereux. Quelques nouveaux vêtements s’ajouteraient à ma garde-robe bien ordinaire. Jamais je n’ai pu me payer du linge qui me représente vraiment, ayant à 75% un style bohème et un côté classique à 25%.

Vieux-Sage: « Tout un début de sagesse Ti-Fille ! Tu as fait preuve d’un courage hors du commun pour quitter ceux que tu aimes tant. Chacun devait bien suivre sa propre route d’évolution personnelle et vous en ressortirez tous plus forts. Dis à ma chère Denise, que je l’embrasse tendrement. Au revoir Lara. Ah oui Ti-fille, c’est ton père Vic et moi qui sommes devenus tes deux Anges gardiens du Ciel. Sois assuré Lara, que nous veillons tous les deux sur toi et que nous te protégeons jour et nuit. » Fin de cet entretien.

Vanité tout n’est que vanité

Je me crache dans les mains pour persévérer sur le marché du travail, malgré mes baisses vertigineuses de revenus. D'autant plus que j'ai la chance de voir fondre à vue d'œil, la part du coffret financier reçu suite au partage des biens relatifs au divorce. Suite aux conseils reçus du médecin traitant, le Docteur Tarzan, j’opte pour apporter ma contribution à la société, en essayant de m’impliquer dans la communauté. Mon attirance naturelle se dirige vers un organisme venant en aide aux mourants, ainsi qu’un organisme qui donne la soupe populaire aux gens défavorisés de la région. Une lettre est immédiatement envoyée à un média de ma région, dans la section des opinions des lecteurs. Sans tarder, je compose une lettre à mon "Vieux-Sage, pour lui partager cette heureuse nouvelle. Une religieuse du quartier m'envoie une belle lettre de félicitations.

Il y a des gens qui font du bénévolat, et il y a des gens qui sont bénévoles

Malgré mes bonnes intentions, cela devient impossible d'entreprendre ces projets de bénévolats; si minimes soient-ils. Mon épuisement physique et moral devient plus qu’évident, pour ceux qui observent avec les yeux du cœur. Trop orgueilleuse pour m’en rendre compte, une lettre de Vieux-Sage m'indique un urgent signal d’alarme. Une toute petite phrase de sa part m’ouvre alors les yeux:

« Vanité, tout n’est que vanité. »

Ayoye pour l'égo. Habitée par un sentiment de gêne, je me présente plutôt à l’automne 1992 à l’un de ces organismes de charités pour recevoir de la nourriture et des vêtements. Pour l’accompagnement aux mourants, je me questionne à savoir si ce n’est pas moi qui en aura besoin bientôt, si on ne découvre pas le pot aux roses dans ce dos si endolorit. Un pressentiment imaginaire, me répète-t-on souvent. J’en doute fort.

Sentiments de nullité et d’impuissance

De toute ma vie, je ne me suis jamais sentie aussi nulle, pour ne pas écrire deux fois nulle. En réalité, je deviens une itinérante déguisée en assistée sociale. Les fréquents déménagements m’appauvrissent davantage, en plus de m’indiquer un évident état d’instabilité émotif et psychologique. Aux yeux de plusieurs personnes, je mène une vie ordinaire, simple et sans histoire. Sur le point de perdre ma vieille bagnole, je me sens de plus en plus attristée. Même le découragement commence à se faire de plus en plus évident. Par chance, je téléphone à mon mentor, environ trois fois par année. Recevoir son écoute compréhensive sans jugement, ainsi que son soutien moral toujours assaisonné d’une agréable note d’humour me réconforte. D'autant plus que je profite pleinement des rencontres hebdomadaires au Restaurant, en présence de Cédrick et Michel.

Soulager les malaises physiques….une priorité

Je file un bien mauvais coton depuis trop longtemps. Quand les professionnels de la santé découvriront le vrai malaise invisible pour l'instant, au-delà des séquelles d’entorses cervicales et lombaires, ils m'apprendront sûrement qu’il n'y a plus aucun espoir. De plus en plus convaincue que quelque chose de bizarre se trame dans mon dos, je demeure encore confiante en une issue heureuse, malgré la fatigue grandissante de jour en jour, ainsi que les difficultés avec la marche.

Confiance et estime de moi

La confiance en moi baisse de jour en jour. L’estime de moi devient à peu près inexistante. Je supporte de moins en moins, de me voir anéantie devant mon grand garçon. Occasionnellement, je donne l'impression de devenir une maman folle qui souffre d'un mal imaginaire. Ma dignité humaine tombe à moins que zéro. Je me sens devenir un lourd fardeau dans la société productive et individualiste. Auparavant, je me réalisais surtout par le sens de la famille et le travail. Toutes mes prioritées se situaient dans le même panier. Même ma petite famille vient de s’effondrer par la force des choses. Y faut dire que ces malaises au dos continuent d’empoisonnés mon quotidien. Comment peut-on descendre aussi bas dans l’échelle de la dignité humaine ? Est-ce qu'un jour, je retrouverai un meilleur équilibre émotif et psychologique, en utilisant à nouveau mon gros bon sens ?

Écrire mes rêves

À l’automne 1992, je débute l’écriture de mes rêves pendant une période d’un mois, dans le but de recevoir une guidance d'un spécialiste en rêves connu par Roland D'Aigle. Ce dernier m'a écrit une lettre seulement une fois et téléphoné seulement deux fois, en l'espace de onze ans. Dans le premier appel téléphonique venant de cet accompagnateur de route, il me conseille de cesser immédiatement d’écrire mes rêves. Il me confirme que mon frère Serge a un urgent besoin d’aide, suite à son message lancé dans ce songe inscrit dans mon calepin. Serge doit recevoir du secours pour sortir de l’impasse dans lequel l’a plongé sa tentative de suicide en 1971. Il me demande de lui faire confiance, puisqu’il possède cette faculté de venir en aide aux âmes souffrantes décédées par le suicide. Habituellement, ce mentor n’abordait jamais ses talents, dons ou pouvoirs. Rares sont les personnes qui possèdent de tels pouvoirs, me dis-je intérieurement. Je savais très bien que ce rêve de mon frère, indiquait aussi que j'avais un réel besoin d'aide. C'est auprès de mon accompagnateur que je m'exécute, en plus de mes prières. Hélas, je ne recontacterai plus Roland D’Aigle avant la fin de l’été 1997. Au nom de ma foi en Jésus-Christ, je dois m'en séparer à tout jamais, me confirme l'homme de foi Prud'homme.

Tu te souviens que dans le chapitre 2, que je désirais fortement observer la scène du suicide de mon frère. La vie s’est chargée d’exaucer mon souhait, à travers un rêve plus qu’ordinaire, à l'automne 1992. Voir ce rêve à l'automne 1992

À la recherche de mon libre arbitre

J’ose à travers ce témoignage romancé, faire une seule recommandation à ces groupes religieux: ne jamais oh grand jamais, aborder les sujets se rapportant aux prières de libérations et d’exorcistes, ainsi que de parler des histoires du Diable, de Satan, de Lucifer et des enfers. Même un prêtre m’a affirmé que le Diable n’existe pas, et d’en informer les jeunes. Ces pauvres personnes n'ont pas à ajouter ce calvaire à leurs chemins ressemblant déjà assez à l'enfer sur Terre, à travers leurs misères économiques et leurs maladies mentales. À part ça, qu'est-ce qui peut être stupide de se rendre dans ces lieux à connotations religieuses, si l'appel de notre âme va en ce sens ?

À travers les chemins audacieux et périlleux que j'emprunte, ce qui me désole le plus, c’est d'être rabrouée sévèrement parce que je tente de récupérer une minime partie de mon libre arbitre et de mon esprit critique d’autrefois. Malgré tout, je pose à nouveau des questions, des interrogations, tout comme je ne me prive pas d'émettre mes opinions critiques constructives ou mes désaccords. On me laisse alors l’impression subtile que je ressemble à une méchante sorcière possédée du démon. Dans les temps plus anciens, c'est directement sur le bûcher que mon cas aurait été réglé. Douce folie quand tu nous tiens !

Dans les griffes du Diable

Affaiblie de plus en plus, l’influence du Psychiatre Métivier m’incite à quitter mon mentor Roland D’Aigle. Pourtant, il ne le connaît même pas, car c’est à peine s'il me laisse l'occasion d'aborder cette conversation plus en profondeur. Dans mes dossiers médicaux, ce Naturopathe, homéopathe, chercheur scientifique et guérisseur se trouve mis au banc des accusés avec un qualificatif de charlatan. Il faut le voir pour le croire.

Un éminent homme de foi réussit à me convaincre, que ces personnages du monde ténébreux et occultes rôdent dans "les griffes du Diable". Même ma bouteille de produits naturels portant le même titre de "Griffe du Diable" a pris le sentier de la poubelle. Br…Br…Br…! Il est important que je renonce définitivement à les côtoyer, selon leurs directives médicales psychiatriques et religieuses. Il semble prioritaire que je renouvelle mon véritable oui à Jésus-Christ et que je renonce pour toujours à Satan. Br...Br...Br...!

Me voilà en train de renouveler, comme bien d'autres simples d'esprits fréquentant ces mouvements, mon sacrement du baptême. Il aurait été préférable pour moi de le faire seulement au mitan de ma vie. Je demeure persuadée que les personnes athées ne traversent pas autant d'obstacles. On me prends pour un enfant non vacciné et qui n'a même plus l'âge de raisonner. On connaît très bien mon état de santé affaiblit physiquement, émotivement et psychologiquement. Tous ces termes couramment utilisés par les scrupuleux et rigides adeptes de la religion me donnent la nausée et des frissons dans le dos. Plutôt libérale en ces domaines, je deviens sans trop m'en rendre compte, membre de ce que je surnomme aujourd’hui: le côté intégriste de la religion catholique. En sortir définitivement me paraît aussi ardu, que de sortir de n’importe quelle autre religion ou groupes dit sectaires.

Espérer contre toute espérance

Je commence, lentement mais sûrement, à faire mon deuil de tous mes rêves, mes espoirs et buts qui m'habitaient depuis toujours. Convaincue que ces insoutenables douleurs physiques s’avèrent réellement imaginaires et bénignes, je consens en quelque sorte à vendre mon âme au Diable, ne serait-ce que de l'automne 1992, jusqu'à ma tentative de suicide au printemps 1993. Si bien que je ressemble à une morte-vivante condamnée à la prise à vie de remèdes pour la maladie mentale et à l’assistance sociale, c’est-à-dire, à la pauvreté économique. Où se trouve les vrais chemins de l'espérance et de la guérison ? À nulle part. Exactement comme mon frère Serge, je ressens un triste sentiment de désespérance.

L’accès pour revenir à la santé physique et psychologique, la mince possibilité de me sortir des servitudes et de me délivrer de ce joug, semble interdit à tout jamais. L’opinion du savant spécialiste de l'esprit et de l'âme m'apparaît toute faite d’avance. Accepter ce verdict signe mon rejet de la vie en abondance et promis par ce supposé Jésus de Nazareth. À ce moment-là, j'adhère toujours à ce grand prophète que plusieurs d’entres vous rencontrent à l'office religieux du dimanche. Mais lorsque vient le temps d'en témoigner, tout est si différend. On connaît tous des fous enfermés à vie à l'asile psychiatrique, pour être prisonniers du délire mystique ou autres maladies mentales. Où sont cachés les grands connaisseurs de la religion et de la science, lorsque vient le temps de les délivrer de ces emprises misérables ? À nulle part.

J'assume entièrement mes responsabilités concernant ces choix personnels de partir à la quête de vérités. Se peut-il que je porte, non seulement ma petite croix personnelle, mais celles de plusieurs autres personnes ? Souvent cette dernière interrogation éveille légèrement mon esprit confus. Quoique ceux qui connaissent ma fragilité émotive et psychologique devraient obligatoirement suivent un code de déontologie religieux.

Des moutons à l’abattoir

Une minime lueur d’espérance me laisse entrevoir qu’on ne me mettrait jamais hors de combat. Après tout, le Psychiatre Métivier a possiblement raison lorsqu’il affirme que les artistes sont à peu près tous atteints de maladies mentales, telles: la schizophrénie, la dépression bipolaire, la dépression majeure, etc. ?

Porter la robe des fous

Pour l’instant, je ne me perçois pas du tout comme une artiste, quoi de plus encourageant? Toutes des étiquettes qui n’en finissent plus de coller à la peau des êtres humains déjà anéantis et en détresses à travers les maladies mentales. Ceux-si sont étampés dans le front, quand ce n’est pas à travers les médias ? Pourquoi anéantir à tout jamais ces personnes, en ne leur donnant même plus quelques miettes d’espérances de guérisons complètes possibles?

Un voyage astral

Voici quelques brefs extraits d’un rapport médical du psychiatre Métivier.

"Aujourd’hui, Madame Lara fait preuve d’un bon jugement et d’une bonne auto-critique. Elle critique bien les préoccupations délirantes et les troubles perceptuels concernant l’ésotérisme et le voyage astral. Elle critique aussi implicitement les idées quelque peu paranoïdes, qui l’ont poussée à s’engager dans une dédales de procédures administratives à caractères paranoïaques. "

Je suis estomaquée à la lecture de ces déformations de notre conversation., lorsqu' à l'été 2001, je paye plus de cinq cent dollars pour obtenir mes dossiers médicaux. Les histoires occultes et ésotériques ne m’intéressent absolument pas. Mis à part quelques recherches ici par là, pour mieux saisir certains phénomènes religieux ou paranormaux, tels: le langage en langues lors de réunions charismatiques, la bilocation de Padré Pio, les guérisons du Frère André, les dons, pouvoirs et charismes, etc. Lors de ce malheureux rendez-vous médical, je réponds honnêtement à la question du psychiatre:

"As-tu déjà fait un voyage astral ?"

Ma réponse fut négative. J'ignore la signification de ce terme médical. Quelques semaines après ce rendez-vous stupide, je me rends à la bibliothèque de ma région. Pourquoi ne pas me documenté sur ce sujet ? Je découvre qu’il s’agit d’un phénomène qui ressemble étrangement au songe vécu à propos de mon père Vic, suite à sa visite trois jours suivant son décès. Sauf qu’un voyage astral se vivrait autant par les vivants. Curieux quand même. Les préoccupations pour ces phénomènes dits occultes par la science psychiatrique ne me passionnent absolument pas. Selon mon opinion, le psychiatre Métivier abuse de ses pouvoirs.

Comment se débarrasser de son psychiatre ?

Mon désir primaire a été exprimé clairement et simplement au psyuchiatre, soit de confier cette trop lourde souffrance. Je dois me sentir écoutée et non jugée à cause d’un conflit d’intérêt personnel et professionnel. Rien à faire, je ne ressens plus aucune, mais absolument aucune confiance à ce « psy ». Porter plainte me semble une procédure administrative au-dessus de mes forces humaines. Ayant tout de même été échaudée dans l’eau bouillante, à ce propos. Puisque je ne parviens jamais, même après plusieurs demandes, à m’en débarasser, autant composer avec ce « Vieux-Fou ». Dès ma sortie de son cabinet, je détruis sa prescription sans même la regardée. Ça se passe comme cela jusqu’à ma tentative de suicide qui approche rapidement. Pourtant, on s’évertue à dire publiquement que les lois administratives professionnelles ont été modifiées depuis longtemps. Pour utiliser ces chemins, il faut réellement être habiter par une flamme peu commune. Ce ne sera qu’au printemps 1993, que je recommence à suivre fidèlement les prescriptions du Dr Métivier. Comment vais-je procéder pour me débarasser de ce psychiatre ?

Un jour à la fois

En ce qui me concerne, seul le mode de vie des douzes étapes me permet de mieux vivre un jour à la fois. Après tout, nous ne sommes pas des moutons qui se dirigent tout droit vers l’abattoir. En écrivant ces lignes le 30 avril 2010, je suis fière de te partager que depuis plus de douze ans, il n’y a eu aucune autre rechûte dans la maladie mentale. Tout comme depuis mars 1999, je ne prends plus aucun remède pour la maladie mentale, ni aucun suivi en ce sens. Il est prioritaire de préciser que cela est en vigueur « pour aujourd’hui seulement ». Je précise qu’à l’été 2000, suite à un stage de travail à Québec, j’ai vécu une rechûte sans prendre les sentiers de l’asile psychiatrique. Pourtant, ce fut une des prires crises traversées, à part les deux premières. Il y a trop eu de stress suite à des déplacements trop épuisants, ainsi que les douleurs chroniques «qui rendent fou», pas encore diagnostiquées ni soulagées. Tout est entré dans l’ordre par la suite, avec une pause bien méritée. À compter du printemps 2001, ces malaises qui minaient de plus en plus mes énergies, seront enfin soulagées.

La révolte gronde

Je ne parviens plus à exprimer mes véritables besoins primaires. La révolte gronde et je n'entrevois aucune autre solution que de la contenir. Sinon, je risque de voir augmenter ma dose de pilules pour le cerveau déréglé; c'est le cas de le dire. Les effets secondaires s'apparentent à une décharge de fusil 303 pour assassiner une mouche. Voilà que je me sens prisonnière de mon esprit égaré. J’oublie très rarement de ne pas prononcer le nom de Jésus au Psychiatre Métivier. Durant mes hospitalisations en santé mentale, c’est agréable et reposant de me ressourcer à la messe d’une durée de seulement vingt minutes. Au nom de ma foi, j’ose écrire que je suis déjà cataloguée par le "psy", comme étant près de frôler le délire mystique. De là, l’avertissement du psychiatre Métivier de me pas capoter dans la foi. Crois-moi que je vais sortir de cette sorte de foi, comme de toi; me répétais-je intérieurement pour m’encourager.

Patricia Turcotte © Le 05 mai 2010

À suivre chapitre -10-: Où est mon libre arbitre ?

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