LES ÉCRITURES DE PATRICIA TURCOTTE

Des articles sur des sujets sociaux et vie citoyenne-politique, ainsi que des romances d'intérêts publiques. Bienvenue sur mon blog, Patricia Turcotte

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Lieu : Saint Georges, Québec, Canada

Un Vieux-Sage m'a dit:" Patricia, cherche bien dans le plus profond de ton être, ce que tu aimerais accomplir à compter de ce jour, et ce, autant dans la pauvreté financière, dans la maladie et la solitude, que dans la prospérité, la santé, ou la célébrité." Sans hésiter je lui réponds: Écrire. Ce sage me réfère alors au dicton populaire: Plus tu attends d'avoir l'air d'un ange pour agir et plus tu risques d'avoir l'air bête. Bienvenue sur ce blog ! Patricia Turcotte

mardi 19 janvier 2010

MA MAISON DE PAIX ( Chapitre 18 )

Chapitre -18-

JE ME SOUVIENS

À la quête de mon identité

Je me souvenais en de rares occasions, de toutes les personnes qui m'étonnaient grandement, à travers une phrase encourageante. En voici quelques-unes.

Mon " Vieux-Sage" a rabâché à maintes reprises:

" Lara, garde cela simple. "

Ne lisant pas dans l'avenir, j'ignorais qu'en 1991, le psychiatre Rodolphe J.C. Métivier refuserait carrément que j'aborde le parcours d'un fait vécu au niveau social, administratif, juridique et politique qui le plaçait en conflit d'intérêt. Heureusement en 1985, j'ai été en mesure d'investir la somme de cent dollars, pour en jaser avec un psychologue en clinique privée. Après trois consultations et un test en profondeur, celui-ci corrobore:

" Lara, vous bénéficiez de toutes les aptitudes pour devenir psychiatre. "

Ce fut tout de même une parole de réconfort, du moins pour les années futures qui ne s'annoncent pas très roses. Cette parole me permettra cinq années plus tard, de puiser en moi-même toutes les forces pour me sortir d'un sale pétrin, soit un effondrement mental total. À compter de ce moment-là, je pressentais à chaque culbute émotive ou psychologique, que je récupérerais certainement cette force intérieure d'antan. Quant à ma maison de paix, elle se camouflait à l'intérieur de mon être, et nulle part ailleurs. Personne à part moi ne pouvait s'y introduire ou la détruire.

Le Docteur Miller qui s'appropriait la clientèle du Docteur Tarzan à la retraite, me divulguait à son cabinet médical et sous le sceau de la confidentialité:

" Si le spécialiste n’a pas établit le diagnostic de la fibromyalgie, parce que tu as souffert de la maladie mentale, c’est donc que tu es assez forte pour t’en dépouiller. De plus, je ne suis pas d'accord avec la prise de ces anti-inflammatoires chimiques. La fibromyalgie représente toutes les peurs et les culpabilités accumulés dans les muscles et les os, et qui nous empêchent d’avancer librement. Lara, tourne-toi le plus possible vers la médication naturelle, si tu désires abandonner les sentiers de la maladie. Par exemple, modifie les anti-inflammatoires chimiques par " la Griffe du Diable " en remèdes naturels. Je te fais confiance de ne pas dévoiler cette confidence médicale, comme provenant de ton médecin traitant. Ces vérités ne doivent pas être révélées aux patients et/ou clients."

Depuis quand une personne souffrant d'une maladie mentale, ne peut-elle pas être touchée par la fibromyalgie ? Au fond, ça sera une maladie de moins à traîner sur mes épaules et dans mes dossiers médicaux. Tant de questions me trottaient dans la tête. Je retiens tout de même les précieuses recommandations médicales du Docteur Miller. Mais seulement lorsque je serai en mesure de défrayer le prix des produits naturels, combinés à la médication du médecin traitant.

Le grand Docteur Tarzan me rappelait:

" Ma chère Lara, souviens-toi toujours que tu es ton plus grand médecin. Je ne représente qu'un simple petit Docteur, pour toi comme pour tous mes clients. "

C'est super cool ça ! De l'entendre de la bouche même du Docteur Tarzan et peu de temps avant qu'il quitte sa vocation pour prendre une retraite bien méritée, ce fut plutôt surprenant.

Après avoir rencontré pendant deux heures, le meilleur hypnotiseur du Québec, celui-ci corrobore une vérité non négligeable et oubliée depuis fort longtemps:

" Lara, tu bénéficies de tout le potentiel pour devenir hypnotiseuse. Pourquoi ne pas recourir à l’auto-guérison sur toi-même ? "

Encore là, je ne me sens absolument pas attirée vers le domaine de l'hypnose. Par contre, je débuterai en ce jour même, des séances d'auto-guérison, tout comme je le pratiquais dans ma jeunesse. Qu'est-ce que je risque de plus ?

Vous dites.....le don de guérison ?

Un souvenir ressurgit soudainement de ma mémoire. Vers 1994, après une discussion de trente minutes avec le prêtre Morissette, il me confirme sans l'ombre d'un doute, précise-t-il:

"Lara, tu as la chance de posséder depuis ta naissance sûrement, le don de guérison. Observant mon incrédulité, il ajoute par prudence:

"Pour mieux vérifier que tu possèdes bien le don de guérison, rends-toi consulter le religieux spécialisé en ce domaine, soit le prêtre Prud'homme. Ce dernier a été nommé par le Clergé de Québec. Celui-ci te confirmera si cette prophétie est véridique ou fausse ?"

Quelques semaines plus tard au bureau du prêtre Prud'homme, je suis stupéfaite de l'entendre me confirmer que je détiens véritablement le don de guérison. Quelle chance je possède lorsqu'il ajoute:

"Lara, tu dois utiliser ce don de guérison, dans la plus grande humilité et seulement à travers tes prières."

La prière est la plus grande force

Quelle vaine de ne pas à avoir à frotter les autres avec l'huile du Frère André ! Personnellement, je crois que chacun de nous possédons aussi le don de guérison à travers nos prières. La prière est la plus grande force au monde et tous peuvent y accéder.

Un roman biographique sur la vie de Roland D'Aigle, Denise Lafortune écrivaine

J'en reviens pas. Fort heureusement, je ne me retrouverai pas en procédures criminelles, comme l'on vécu tant de fois, les bons bonshommes des familles "Lessard" en Beauce, ainsi que mon "Vieux-Sage" Roland D'Aigle. Ce dernier fut le seul guérisseur à remporter son procès contre le gros pouvoir médical. De mes propres yeux, j'ai eu l'occasion de voir suspendu au mur de son bureau, une lettre d'excuse venant du Collège des Médecins. Roland D'Aigle a tout de même bifurqué vers les sentiers de la prison avec les menottes aux pieds comme un vulgaire criminel, et ce, pendant plus de douze jours. Sans compter sa photographie dans le journal: Allô Police, qui le démontait sous un bien mauvais jour. Dire que ce grand bonhomme deviendra mon mentor. Seule sa compagne de route, Denise L. native de Montréal et habitant au Nouveau-Brunswick, nous fera découvrir la vie de Roland D'Aigle, à travers un roman biographique qu'elle espère voir publier bientôt. Denise L. souhaite aussi voir se concrétiser la publication de son roman sur la vie du petit Mozart Québécois, André Mathieu, et intitulé: Mes nuits d'Amour avec André Mathieu.

Je reviens donc à ces mots d’encouragement reçus en profusion. Mon pire adversaire, soit le Docteur Laterreur, gribouillait sur son rapport médical de 1982:

"Madame Lara empire ses douleurs au dos, pour être payer par les assurances des accidents de travail. "

Par ailleurs, avant de quitter le Centre hospitalier en 1982, il me donne tout de même la chance de conserver mes jambes, en me prescrivant du haut de son piédestal et avec son air hautain et agressif:

"Ne cesse surtout jamais de prendre tes marches quotidiennes, si tu désires conserver tes jambes. "

Jamais je ne signerai une croix au crayon noir sur mes marches de santé. Même mon loyer ressemble à une maison d’Édition, mais aussi, en une clinique personnalisée de soins naturels palliatifs: marches quotidiennes au plein air, repos régulier, exercices de Taco quatre fois par jour et vingt minutes à chaque fois, exercices de physiothérapie à la maison, saine alimentation en tenant compte d’un maigre budget, y compris trois bouteilles d’huile de lampe à Saint-Joseph et venant du petit Frère André de l’Oratoire Saint-Joseph !!! Pour songer à recevoir des massages musculaires au dos, je dois attendre de nouveaux moyens financiers, ou bien, une nouvelle aventure..... avec un masseur professionnel ou un Raëliens !!!

Le psychiatre Métivier a sonné l’alarme pour que je ne tombe pas la tête première dans le délire mystique:

" Lara, arrangez-toi pas pour capoter dans la foi."

Sans oublier de mentionner la recette du bonheur de maman July:

" Le bonheur c’est comme du sucre à la crème, si on en veut, il faut s’en fabriquer à chaque jour. "

Même si je fabrique du délicieux sucre à la crème à chaque matin, je me sens mourir à petit feux à chaque soir. Ça, y faut pas le dire à maman July.

Que dire maintenant deme remémorer une fois de plus, la belle parole de philosophie de mon fils Cédrick:

"Hey les amis, prenons ça plus cool ! "

Ça va être bien plus cool, lorsque l'on va découvrir ce qui se trame dans ce dos !

Et tant d’autres paroles réconfortantes citées à certains endroits de ce livre. Avec un tel bagage au fond de mon baluchon vide, des rebondissements spectaculaires se produiront sûrement dans ma vie intérieure et extérieure. Mais ce n’est qu’après ma tentative de suicide, que je me souviendrai de toutes ces paroles philosophiques. La marge est longue entre prendre connaissance de ces sages vérités et celle de les appliquer au quotidien.

Réconciliation avec la médecine

Le 30 mars 1996, un article paraît dans un média et intitulé: Lara s’est réconciliée avec la médecine. Elle nous racontera ce parcours à travers la publication prochaine de son premier livre romancé, intitulé: Ma maison de paix. À travers l’entrevue faite avec le journaliste, je partage comment j’en suis venu à tout perdre: faillite personnelle en mars 1990, et faisant suite aux procédures administratives juridiques d'une durée de sept ans; divorce, maladie, perte d'emploi, perte de réputation, etc. ? Comment je suis arrivée à me réconcilier avec la médecine et à entreprendre une démarche de pardon avec ce parcours du passé ? Je raconte brièvement comment j’en suis venue à accepter d’être atteinte d’une maladie mentale ? Si ce partage parvient à redonner de l’espoir à ceux qui souffrent, ce sera une pierre deux coups. Je brûle d'envie de partager ce vécu. Cette saga administrative et médiatique ne fut qu’un déclencheur pour parvenir à me libérer du presto d’émotions refoulées. De cette expérience, je raconte ma satisfaction de croire que les recours des citoyens deviendront plus humanisés, à travers le traitement des plaintes dans le système professionnel.

Un pas dans le futur

La surprise plus que renversante qui m’attendait au prochain détour, m’oblige à ne pas concrétiser ce projet; du moins pas pour maintenant. Il me fallait bientôt revenir les deux pieds solidement encrés sur terre et sortir de d’autres crasses illusions et ignorances. Il faudra que je refasse tout ce parcours à l'envers, en jetant davantage de lumière sur ma santé physique et mentale. Et, si la maladie physique jamais diagnostiquée avait contribuée à me rendre dingue ? Ce n'était vraiment pas le temps de publier ce roman.

La dure réalité de mon quotidien

Quelques mois plus tard, ayant de plus en plus de difficultés à marcher plier en deux dans les rues de mon patelin et en utilisant une canne, je me rends bien compte que la véritable réconciliation doit se vivre avec la Vie. Toutefois, une colère rouge, mauve et noire s’emparait à nouveau de mon être, apaisé et silencieux en apparence, mais combien en beau maudit. À mon avis, je ne crois plus que tout ce parcours médical, soit véritablement le projet de mon cœur, et encore moins, le désir de ma Puissance Supérieure. C’est à peine si mes capacités physiques me permettaient d’aller me chercher un verre d’eau à la cuisine. Tel que le suggère le mode de vie des douze étapes des Émotifs Anonymes, il faudra bien que je modifie à nouveau, le visage de Dieu ou de ma Puissance Supérieure.

Abus de pouvoir, Inégalités sociales, Budget financier 2010 du Québec

Une toute petite poignée de professionnels, fonctionnaires, politiciens et juges administratifs, peu scrupuleux et abusant de leurs pouvoirs, me renoteront à travers des décisions administratives juridiques, d’avoir consulter trop de professionnels de la santé. Ce n'est pas parce que dix pommes sont pourries dans un arbre, que tout le pommier doit être coupé. Pourtant, lorsque je me trouvais hospitalisée, plusieurs médecins et spécialistes devaient bien cliquer ma carte d’assurance-maladie. Tout comme lorsque je travaillais à cinquante kilomètres de mon domicile, y fallait bien que je consulte à la clinique médicale ou au Centre hospitalier de la région, en situations d'urgences médicales. J’espère que le nouveau budget financier 2010 du Québec sera modifié, afin de ne pas obliger à payer vingt-cinq dollars par visite médicale, aux personnes vivant avec des maladies physiques ou mentales dites chroniques. Quels sentiments d’inégalités sociales et d’injustices se logeront dans mon être, pendant plusieurs années futures ! Du moins jusqu’à ce que je sois enfin soulagée de ces maudits bobos, grâce à une médication chimique; faute de ne pas avoir les moyens financiers de me retourner vers une médication plus naturelle. Y faudra aussi parvenir à me réconcilier avec la religion catholique, la justice administrative, les fonctionnaires, le gouvernement et l’état. Que de pain sur la planche !

Lâcher prise

Si bien que, je parviens lors d’une brève détente suivie d’une réunion aux Émotifs Anonymes, à demander à ma Puissance Supérieure de me donner le courage de réussir en profondeur, un vrai lâcher prise. Peu importe à compter de ce jour, si la médecine ne dépiste rien dans ce dos endolorit. Ce vœu sincère prend forme plus rapidement que prévu. Enfin, je laisse les portes de l’avenir ouvertes à toutes éventualités. Si bien que je me prépare même à quitter ce monde, si mon heure approchait très bientôt. Ce pas de réussite me parvient d’un don d’en-haut, et non pas seulement par mes propres efforts. Pour le don de la foi, c'est pareil. Ces dernières lignes changeront le cours de ma destinée, suite à la prochaine hospitalisation qui s'en venait à grand pas. En attendant, je dois relire et croire aux douze promesses du bonheur des Émotifs Anonymes.

Les douze promesses du bonheur

1. Si nous sommes sérieux et appliqués dans les efforts que demande cette phase de notre évolution, nous serons étonnés des résultats, même après n'avoir parcouru que la moitié du chemin.

2. Nous connaîtrons une nouvelle liberté et un nouveau bonheur.

3. Nous ne regretterons pas plus le passé, que nous ne voudrons l'oublier.

4. Nous comprendrons le sens du mot sérénité et nous connaîtrons la paix.

5. Si profonde qu'est été notre déchéance, nous verrons comment notre expérience peut profiter aux autres.

6. Nous perdrons le sentiment d'être inutiles et cesserons de nous apitoyer sur notre sort.

7. Mettant nos propres intérêts de côté, nous nous intéresserons davantage à nos semblables.

8. Nous ne serons plus tournés exclusivement vers nous-mêmes.

9. Désormais nous envisagerons la vie d'une façon différente.

10. La crainte des gens et l'insécurité financière disparaîtront.

11. Notre intuition nous dictera notre conduite dans des situations qui, auparavant, nous déroutaient.

12. Soudainement nous constaterons que Dieu fait pour nous ce que nous ne pouvons faire pour nous-mêmes.

Est-ce que ce sont là des promesses extravagantes ? Nous ne le croyons pas. Ces promesses se réalisent parmi nous, parfois rapidement et parfois lentement. Mais elles se matérialisent toujours si nous travaillons dans ce sens.

Un rêve plus que spécial

Deux semaines avant de me rendre une xième fois, engorger l'urgence de l’Hospice médicale, un rêve interpellant se produit quelques secondes avant mon sommeil très léger. Après le souper, une demi-heure de relaxation s'imposait souvent pour mieux recharger mes batteries. Légèrement endormie, fort heureusement, je ressentais une belle présence réconfortante à mes côtés. Soudainement, une belle voix paisible et rassurante me murmure au creux de l'oreille droite:

" Lara, il ne te reste plus beaucoup de temps à vivre. Tout va se passer en douceur."

Entendre des voix, Faire entendre des voix

Ça doit être la douce présence et la voix de mon Ange gardien ? Encore éveillée, je me sentais enveloppée dans une douceur quasi divine. Ce n’est sûrement pas un extra-terrestre qui me visitait pour m’indiquer cette prophétie. Après tout, le psychiatre Rodolphe JC Métivier a bien juré à mon amie et proche parente Sandra, qu'il détenait le pouvoir de lui faire entendre des voix, tant et aussi souvent qu'il le désirait. Après trois jours à méditer ce que je surnomme un songe, je me confie au prêtre qui agissait autrefois comme le Père spirituel de mon père Vic. De même, je ne risquais pas de me tromper, en me retrouvant en séances de prières de libérations et d'exorcistes. Après tout, je me considérais toujours comme une fidèle pèlerine devant l'Éternel, mais aussi, une fidèle patiente / cliente de la médecine traditionnelle et de la religion catholique. Sans aucune hésitation, le prêtre émet son avis avec une étonnante franchise:

" Lara, le Bon Dieu n’est pas un sadique et ni un fou. Soit que tu vas mourir pour vrai et tout se fera en douceur, ou soit que cette mort se vivra à l’intérieur de toi-même. "

Ce sage religieux m'explique vaguement que sa favorite en religion se nomme Dina Bélanger, et qu'elle a vécue une véritable mort intérieure. Essayez donc d'y comprendre quelque chose, en ces domaines complexes réservés aux religieux, aux martyres ou aux saints de l'Église catholique ? Je ne prends pas de chance et je rencontre ma précieuse accompagnatrice au Café Chrétien. Celle-ci possède tout un bagage dans ces domaines de la vie. Elle me fournit la même réponse que l'homme de foi.

On découvre enfin

Après avoir passé une semaine à l’hôpital, pour les douleurs physiques de plus en plus sérieuses, on se préparait à découvrir le pot aux roses. Cette fois-ci, je parviens à maîtriser la gamme de mes émotions époustouflantes. Chanceuse que l’on attribue enfin ces malaises sérieux à quelque chose de bizarre, me voilà hospitalisée sept jours. On me prescrit de la morphine. Celle-ci ne me soulage pas plus que deux comprimés d'aspirines pour enfants.

Un spécialiste de l’extérieur m’examine quelques minutes. Ce dernier se rend bien compte que ma jambe gauche ne se déplace plus du tout vers la gauche, sans risquer de se briser et de m'entendre hurler au meurtre. Il prescrit au Docteur Miller, une radiographie des hanches et un scanneur osseux. Ce fut mon heure de chance. Dommage qu'on ne juge pas l'importance de m'envoyer passer ces examens, en ambulance. N’empêche que je ne serais pas descendue aussi creux dans la maladie mentale et le suicide, si cette découverte à venir s’était produite plusieurs années auparavant. Vaut mieux maintenant que jamais !

Quand on veut on peut !

À la sortie de l'établissement de santé, on me remet la prescription médicale pour passer une investigation dans un autre Centre de santé. Ces examens exigeaient quatre heures à passer à l’hôpital, en plus d’entreprendre un court trajet de vingt kilomètres en voiture. Comment vais-je réussir à passer à travers cette aventure qui m'apparaissait comme une haute montagne à franchir ? Poser le pied droit en avant du pied gauche devenait plus audacieux, que de marcher les sentiers des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Quand on veut on peut, cite un proverbe populaire. Maman July exprimait souvent dans mon enfance:

" Le terme impossible n’existe pas pour les humains. Tout est possible à celui qui veut et qui croit. "

Un rare spécimen de la science médicale

Le 08 août 1997, de peine et de misère je me me rends au Centre hospitalier situé à vingt kilomètres de mon domicile, pour cette investigation médicale. Le radiologiste en revient tout simplement pas. Surprise de l'entendre sacrer et blasphémer comme un Diable cornu, jusqu'à ce qu'il exhibe sous mes yeux, le résultat médiocre et scandaleux de la simple radiographie de la hanche gauche. J’en reviens pas. Cette radiographie démontre à l’œil nu, que les os de ma hanche gauche ne tiennent que par des filaments d’os, en plus de constater que la boule principale de la hanche démontre qu'elle se trouve entièrement pourrie et calcinée. Ce morceau sera baptisé au laboratoire de l’Hospice: Spécimen Lara Turcotte. En effet, j’estimais cette dégueulasse pourriture comme un rare spécimen de la science médicale, en espérant que plus personne ne repassera par des sentiers aussi inhumains et pitoyables.

Ce supplice s’achève

Enfin, on m'annoncera très bientôt un cancer des os en phase terminale. Quel soulagement ce sera de recevoir enfin des remèdes pour adoucir ce chemin de croix qui contaminait mon existence depuis trop longtemps. Ce fut la première spéculation qui traversa sincèrement mon esprit. Ce supplice prendra enfin une issue heureuse. Je ne bénéficiais plus d’aucune force physique pour continuer cette vie de chien. Toutefois, je m’accrochais à la vie en rejetant les idées de découragements ou la possibilité du suicide. Le radiologiste s’approche de moi en me remettant les radiographies:

« Madame Lara, croyez-moi que vos lamentations physiques s’avèrent tout à fait justifiées. Il est urgent de vous rendre aujourd'hui même, au cabinet médical du Docteur Miller avec ces radiographies. »

Pour ou contre la légalisation de l’euthanasie ?

Lorsque je me suis présentée à la clinique médicale du Docteur Miller, je reste étonnée de constater que des larmes coulaient de ses yeux, en scrutant sérieusement les radiographies. Une mauvaise nouvelle ou une bonne nouvelle, dépendamment comment on voit la situation ? Elle signale une importante chirurgie à la hanche gauche prévue quinze jours plus tard. Plus question de déambuler dans mon loyer, sauf pour me rendre à la salle de bain. Me reposer et encore me reposer. Autant déserter ce monde pour un repos éternel, comme évoquait le curé dans ses sermons. Je commençais à en avoir marre de me délasser et de roupiller du matin jusqu’au soir. Je soulève cette prochaine phrase pour inciter les lecteurs à scruter leurs consciences, à propos de l’euthanasie médicale:

" Si l’euthanasie avait été légalisée en 1997, ce choix aurait été le mien et sans aucune hésitation. La raison première étant le supplice inhumain toléré depuis belle lurette. Sinon, j’aurais choisit la vie. Est-ce que l'on ne devrait pas se pencher d'abord sur le soulagement, et ensuite, sur la recherche pour guérir les douleurs dites chroniques, autant dans la vie quotidienne des citoyens, que durant les soins palliatifs à la maison ou en fin de vie ? Tant de réflexions individuelle et de société ! "

Personnellement, je médite sérieusement sur le sujet de l’euthanasie médicale. Encore davantage sur l’importance de bien dépister les maladies physiques chroniques, y compris envers une personne souffrant de dépression ou de maladies mentales. Il est prioritaire aussi de voir à soulager sans tarder les souffrances physiques en fin de vie, mais aussi, celles qui sont chroniques. Un être humain qui n’a jamais vécu d'affligeantes souffrances physiques, que ce soit en fin de vie ou suite à une maladie chronique, peut-il réellement opter contre l’euthanasie médicale; mis à part s’il a été sensibilité par la souffrance atroce d’un être cher ? À ce stade-ci, ce grand débat de société représente toujours une question existentielle à mes yeux. Je ne le radoterai jamais assez à travers ce témoignage romancé:

La prévention du suicide et l’abolition des préjugés envers les personnes souffrants de dépressions ou de maladies mentales, ça commence dans les urgences des hôpitaux, dans les cliniques médicales familiales et spécialisées, auprès des citoyens qui en sont touchés et auprès de leurs proches, et ensuite, dans les médias et dans la société. ( Auteur: Patricia Turcotte )

Persuadée que je quitterai cette prison, nulle autre que mon corps physique trop souffrant et épuisé, autant prendre ce mal en patience. Pour ce qui concerne les pensées surnommées à caractères paranoïaques, autant ne plus trop me tracasser les méninges avec ces folies psychiatriques médicales. Qui éprouvait vraiment des idées paranoïaques ? Les fous qui entendent des voix ou un psychiatre qui possède le pouvoir de faire entendre des voix à un patient ? De mon côté, la seule fois de ma vie où une très belle voix, extérieure mais paisible et réconfortante, s’est laissée découvrir, ce fut au printemps 1990. Je sympathise beaucoup avec les personnes qui entendent des voix réelles, souvent pas très reposantes.

Un truc médical

Selon mon avis de simple citoyenne, on ne devrait jamais cesser sa médication psychiatrique. Par ailleurs, celle-ci devrait être prescrite au strict minimum possible, surtout si les gens poursuivent d’autres thérapies en complément. Après ma tentative de suicide, j’ai posé un geste de foi à ce sujet. Prenant la décision ferme de suivre méticuleusement la prescription du psychiatre Métivier, j’ai osé demandé au Maître intérieur de se faire présent dans chacun des médicaments. Vaut mieux ce truc génial que de ne plus croire en rien. Ce sera de même jusqu’à la fin de mes jours, pour toutes la médication que je serai dans l’obligation de prendre.

Opérée en urgence

Ne crains pas ami lecteur. Le but de ce livre n’est pas de t’accaparer avec des diagnostics médicaux. Néanmoins, j’en cite quelques-uns pour te démontrer la gravité de ces plaintes physiques, trop longtemps attribuées à la maladie imaginaire et à la maladie mentale.

Une chirurgie en urgence s’impose le 22 août 1997 pour recevoir une hanche bionique. Le rapport du pathologiste signale une nécrose avasculaire de la hanche gauche ou la maladie de Paget. Ce n’est qu’en l’an 2000, que je découvrirai que personne ne s’est préoccupé de donner suite à cette mention, pourtant non banale. Un spécialiste des os soutiendra finalement le premier résultat, suite à de simples tests sanguins. Ces sentiers d'atroces souffrances étaient-ils réellement inscrits dans ma destinée ?

Je reprends contact avec "Vieux-Sage"

Deux semaines avant la chirurgie d’urgence à la hanche prévue le 22 août 1997, je reprends contact avec mon " Vieux-Sage ", par le biais d’une lettre suivit d’un appel téléphonique la veille de cette chirurgie. Comme je me questionne à savoir si je dois réellement passer par cette nouvelle épreuve, je lui demande son avis à ce propos. Celui-ci me conseille de me rendre à la chirurgie prévue, car il n’y a pas meilleure solution. Ce chemin de la chirurgie représentait soudainement à mes yeux, les sentiers de l'acharnement thérapeutique. La voix réconfortante de mon mentor me répète à deux reprises:

" Pendant ces années Lara, je ne t’ai jamais lâché. Continue de garder ça simple. Tout comme chaque être humain, tu n’es jamais seule. "

Comme je commence à en avoir raz-le-bol des histoires avec les intégristes de la religion catholique, j’ose lui demander avec une touche d’humour qui semblait refaire surface à ma grande surprise:

" Croyez-vous Monsieur D’Aigle, que je possède une toute petite chance de passer pour une sainte, après ma mort ? "

Je m’attendais à tout, mis à part cette réponse amusante et surprenante:

"Toi Lara, il n’y a aucune chance pour que tu passes pour une sainte après ton décès, mais davantage pour une martyre."

Enfin, je retrouvais la simplicité, la chaleur humaine et l’accueil inconditionnel de Roland D’Aigle. Grâce à son soutien amical et continue, je parviendrai vers 1998, à quitter ma relation de dépendance affective avec mon ami Joachim, ainsi que des gens trop pognés dans les histoires de la religion. Je suis tout de même ressortie enrichie au centuple de ces audacieux chemins.

Le soulagement de la douleur chronique

Cependant, il me faudra user de sang-froid et de persévérance jusqu'au printemps 2001, pour que ces malaises physiques astreignants s’atténuent avec une médication adéquate, d’autant plus que ma hanche droite s’avèrera aussi endommagée. Une seconde opération chirurgicale à la hanche gauche aura lieu à l'été 2008. Suite à cela, je me retrouverai la jambe gauche plus longe de un pouce et demi, et cela m'est dit par le chirurgien au lendemain de l'opération. Il a, dit-il, oublié de mesurer mes jambes avant mon réveil. De plus, il m'informe qu'une troisième chirurgie s’annonce à coup sûr, d’ici quelques années. Je ne suis pas rendue au bout de mon chemin de croix. Néanmoins, j'ai grandement apprécié sa franchise et son honnêteté, au sujet de cette erreur médicale et humaine.

Vingt ans en prison

Je déambulerai plus de vingt ans en prison dans mon corps physique, et ce, jusqu'à ce que je reçoive en 2001, des remèdes pour soulager ces maudites douleurs chroniques. Parce que l’authentique cachot se situe à nulle part ailleurs, qu’à l’intérieur de nous-mêmes. En retouchant ces pages romancées en février 2011, je suis fière d'écrire que je ne prends plus de dérivés de la morphine depuis environ près de six mois. Quelle victoire "pour aujourd'hui seulement" !

Durant toutes ces années, je ne parviens plus à extérioriser clairement et verbalement mes émotions, mes sentiments et mes besoins. À compter du printemps 1994, voilà que je véhiculais mes emmerdements à travers des tas d'écriteaux colorés et romancés. Ceux-ci émergeaient à une vitesse déconcertante. En réalité, me voilà transformée en une créature à la personnalité introvertie, alors que je disposais d'une personnalité extravertie, depuis la tendre enfance. Deux sérieux tests de personnalités entérineront ces transformations majeures. J’entame brièvement ce sujet un peu plus loin. Des changements intérieurs majeurs se sont manifestés dans mon être.

Étais-ce réellement la prédiction prophétisée à travers le dernier rêve, soit que je traverserais un effondrement physique et mental indiscutable ? Je ne détiens aucune qualification, diplôme ou science en cette spécialité, mis à part mes propres observations et expériences vécues. Quant à la mort du corps physique, elle surgira à son heure, comme chacun de nous. Dorénavant, la Vie m’apprendra à séjourner sur la Terre, un jour à la fois. Demande spéciale: Mourir auprès de mon amour, de Démis Roussos.

Après la chirurgie

Me voilà sur la table d’opération pour recevoir une hanche en plastic et en stainless. Deux mois après cette chirurgie, je côtoie de nouveau et en bien pire, la souffrance physique malgré la Morphine et du Dilaudid. Aucun soulagement du tout. Je pleure pendant des nuits entières et jusqu’aux petites heures du matin. Si à ce moment-là, je n’avais pas eu l’accompagnement de mon compagnon de route, Joachim, personne n’aurait été témoin de cet épisode désolant de ma vie. Par chance, cela ne dure que deux mois, mais combien cela me semble un éternité. En me rendant aux archives de l’hôpital, je prends connaissance dans mon dossier médical. Il s’agissait d’une bonne infection aux os, suite à la chirurgie à la hanche. On se préparait d’ailleurs à me prescrire des antibiotiques que je n'ai finalement jamais reçus.

Un S.O.S. à Mère-Thérésa

Comment ais-je procédé pour me sortir de ce sale pétrin ? C’est avec humilité et énormément de gêne, que je te raconte précisément le cri de terreur et de foi lancé directement à Mère-Thérésa. Si ma mémoire est bonne, elle venait de mourir quelques jours avant. Tu n’es pas obligé de me croire. Ceci représente une expérience vécue et rien de plus. Peu importe ce qui s’est vraiment passé. Toutes les nouvelles douleurs apparues une dizaine de jours après la chirurgie, soit dans les os qui descendent du genou gauche jusqu’au dessus du pied, en plus d’un affreux malaise dans l’aine gauche, se sont envolées comme par magie. Joachim était partit faire l’épicerie vers la fin de l’avant-midi. Je souffre tellement que, je choisis avant de me rendre encore à l’urgence du Centre hospitalier, de faire sortir cette souffrance physique, la peur et la colère qui m’habitaient. D’autant plus que je me sentais affaiblie de plus en plus. De toutes mes forces, je hurle à tue-tête dans l’appartement de Joachim:

" Mère Thérésa, viens à mon secours s.v.p. "

Les douleurs cessent sur le champs. Était-ce la libération d’avoir crier à tue-tête ma douleur et l’envie de guérir ? Peut-être aussi étais-ce la force de l'auto-guérison qui se mettait en œuvre ? Où était-ce réellement l’intervention de Mère-Thérésa ? Je ne le saurai jamais, fort heureusement. Cela ne se prouverait pas, car je ne me verrais pas être le témoin de la béatification de Mère-Thérésa. Je me sauverais à pas de course, même si courir est impossible physiquement. Néanmoins, je ne peux passer sous silence, cet arrêt instantané de ces malaises.

Patricia Turcotte © Le 22 mai 2010

Chapitre -19- à suivre: Renaître de ses cendres

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