LES ÉCRITURES DE PATRICIA TURCOTTE

Des articles sur des sujets sociaux et vie citoyenne-politique, ainsi que des romances d'intérêts publiques. Bienvenue sur mon blog, Patricia Turcotte

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Lieu : Saint Georges, Québec, Canada

Un Vieux-Sage m'a dit:" Patricia, cherche bien dans le plus profond de ton être, ce que tu aimerais accomplir à compter de ce jour, et ce, autant dans la pauvreté financière, dans la maladie et la solitude, que dans la prospérité, la santé, ou la célébrité." Sans hésiter je lui réponds: Écrire. Ce sage me réfère alors au dicton populaire: Plus tu attends d'avoir l'air d'un ange pour agir et plus tu risques d'avoir l'air bête. Bienvenue sur ce blog ! Patricia Turcotte

jeudi 21 janvier 2010

MA MAISON DE PAIX ( Chapitre 12 et 13 )

Chapitre -12-

BRISER LES CHAÎNES DU SUICIDE

L’autopsie de ma tentative de suicide

Un deuxième accident d’auto vers la fin d’une grosse journée de travail, à l'automne 1992. Cela me prouve que le temps de démissionner vient de sonner. Durant cet accident, je vis un choc nerveux. Ce souvenir pénible restera toujours gravé dans ma mémoire. Ma place ne se trouve pas ailleurs qu’en milieu hospitalier, autant pour ce choc nerveux que pour les nouveaux malaises aux jambes. Que vient-il de se passer ? Comme si je me trouve réellement debout à côté de la voiture brisée, et incrédule sur ces choses étranges, j’observe mon corps souffrant dans la bagnole. Lorsque le policier arrive sur les lieux de l’accident, je lui pose une étrange question:

« Est-ce que je suis morte ? »

Non bien sûr, la vie m'habite toujours, mais autant être reconduite au Centre hospitalier le plus près. Ma belle voiture achetée neuve fut placée au cimetière des automobiles. Les quatres pneus se retrouvaient complètement enfoncés en dessous de l’auto. Exactement comme mes jambes qui me semblaient enfoncées dans mon bassin. J’ai si mal. Voilà que je me retrouve à l’urgence du Centre hospitalier. Malheureusement, on me transfère encore une autre fois, au Sanatorium Bégin dans le département des fous. Je crie comme une madone dans l’eau bénite, pour que l’on soulage ces insupportables douleurs aux jambes. On ne me prends pas au sérieux. Se pourrait-il que les malades mentaux ne puissent pas souffrir d'un os brisé à la hanche ou au bassin, après avoir subit un choc nerveux ? Quelle grave inégalité sociale pour les plus démunis ! Sûrement un préjugé envers les personnes touchées par une dépression ou une maladie mentale? Aucune radiographie des jambes, du dos, des hanches ou du bassin ne fut passée à l'hôpital. J'en reviens pas. Aucun rapport médical ne fut envoyé aux assurances de l’état, suite à cet accident automobile. Ça, je l'apprendrai seulement vers l'an 2000, lors de la réouverture administrative de mon ancien dossier des accidentés de la route au travail.

L’hypnose médicale

À l’hôpital, je me souviens que le médecin de l’urgence me regardait droit dans les yeux. Son regard pénétrant me fixait si intensément, que je me sentais violée psychologiquement. Il aurait fallu être innocente pour ne pas me rendre compte que celui-ci pratiquait l’hypnose médicale à mon insu. Possiblement pour une cause positive pour ma santé, j’en suis toujours convaincue en écrivant ces lignes ? En ce qui me concerne, il aurait été prioritaire de me faire passer des radiographies du bassin, de la colonne lombaire et des hanches. J’avais si mal aux jambes, en plus de la honte de me sentir scruter aussi profondément. Sans même y penser une seconde, une bonne gifle sur sa joue est partie, sans que j’aie le temps de me retenir. Pour la première fois de mon existence, un homme recevait une bonne tape au visage. Pardon Docteur X, mais vous avez abusez de votre pouvoir d'hypnose médicale à l'insu de votre patient.

Les préjugés envers les gens touchés par les maladies mentales, ça commence à l'urgence des hôpitaux

Étant donné que dans mes dossiers médicaux, j’étais cataloguée comme une personne atteinte du mal imaginaire et de maladie mentale, on ne croyait pas mes allégations de douleurs insupportables aux jambes. Même lorsqu’une personne vit un choc nerveux ou qu’elle est touchée par la maladie mentale, celle-ci peut aussi subir une fracture du bassin ou des hanches, etc. Les préjugés envers les personnes touchées par les maladies mentales, ça commence aux urgences des hôpitaux et chez les professionnels de la santé.

Les lépreux de l’esprit

Toute la soirée je hurle de douleurs en compagnie de deux amies. La gifle au visage a eu comme conséquence, mon transfert pour les froids sentiers de l’asile psychiatrique. La note inscrite dans mon dossier médical, indique mon agressivité:

«Madame Lara a la taloche facile.»

Ça commençait à être le temps que j'éveille à nouveau une saine agressivité. Pourquoi n’a-t-il pas inscrit aussi cette intrusion psychologique dans mon esprit ? Par chance, l’époque des chocs électriques à froids ou des lobotomies n’étaient plus à la mode. Je descendis si bas dans l’échelle de la condition de vie humaine, que même mon libre arbitre semblait être disparu de ma vie. Ce dernier était surement en vacances ou à la retraite. Je me perdais, lentement mais sûrement, à travers les suggestions négatives de tous et chacun. Bien sûr, notre libre arbitre ne nous quitte jamais, du moins je le pense sincèrement. Sauf que lorsqu’un être humain descends aussi bas, il ne possède plus la force physique et mentale de se défendre. Qui prenait ma défense? Personne. Tous pensaient que je devenais carrément dingue. Je me rends bien compte que plusieurs personnes perdaient confiance en mes possibilités. Je n'étais pas la seule à avoir placer sur un piédestal, les professionnels de la santé.

Alice Roby et Émile Nelligan

On ne doit jamais oublier les êtres humains qui ont vécus des souffrances immenses à travers les murs des asiles psychiatriques. Au Québec, il y a eu Madame Alice Roby qui a témoignée à travers ses livres et un film, de ces moments tragiques et pas toujours roses de sa carrière de chanteuse. Il y a eu aussi le célèbre poète Émile Nelligan. À ne pas oublier mon frère Serge. Et tant d'autres !

Tour d’horizon dans le futur

Comment a ressurgit ce souvenir ? Je n’ai jamais oublié que suite à ce bête accident, il a bien fallu que je fasse mon détachement de ma voiture favorite, soit un Blazer GM. Ce n’est qu’en l’an 2000, suite à une réouverture administrative auprès des assurances de l’état, que l’agent à mon dossier me demande:

- "Comment se fait-il que vous n’avez jamais fait parvenir de rapport médical, suite à ce second accident ?"

Quand la mémoire sort de l’ombre

Mais de quoi il parle cet agent administratif ? Comment aurais-je pu envoyer un rapport médical, vu le choc nerveux qui a suivit cet évènement tragique ? D'autant plus que je ne possède pas ce pouvoir qui appartenait au professionnel de la santé de l'urgence de l'hôpital ou de l'asile des fous ? J'ai appris par la suite, que ce travailleur administratif et très violent dans ses propos, sombrait dans un profond burn-out.

Dans les jours suivants, voilà que tous ces souvenirs remontaient doucement à la surface de ma mémoire. J’adresse une demande écrite au service de polices de ma région, pour constater plus clairement la réalité des faits. Sans tarder, j’envoie ce document à cet agent.

Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime

Estomaquée de réaliser les faits détaillés qui ressurgissent sûrement d'un lointain tiroir de mon inconscient, je m’interroge à savoir si le psychiatre Métivier n’aurait pas en partie raison ? Je ne sais plus. Je relate ces souvenirs qui ont trop longtemps empoisonnés mon existence. Ce fut impossible de raconter ces faits au psychiatre Métivier. Les gens aisés financièrement consultent davantage les psychothérapeutes. Ce qui ne convient pas aux gens moins bien nantis financièrement. Jamais trop de racontars aux "psys", pour en ressortir la plupart du temps avec une grosse prescription. Seule mon amie l’écriture me permettait de libérer le presto plein à craquer d’émotions trop prenantes. Par chance, à travers des dédales administratives, je parviens à sortir le contenu de plusieurs évènements. Ça intéressait qui, à part celle qui l’avait vécu dans tout son être ? Par ailleurs, cela démontre comment l'être humain peut tout naturellement, retrouver et libérer des tas de souvenirs heureux ou malheureux, enfouis au fond de son subconscient. Autant continuer de chercher cette maison de paix tant espérée.

Dossier mystère

Je reviens à la façon dont cet accident de voiture s’est réellement produit. Rendu à environ quatres kilomètres de mon domicile, le sommeil et la fatigue s’emparent de moi. Cela m’incite à opter pour une pause café au Restaurant. Lorsque je reprends la route, il se produit quelque chose de curieux. Apercevant les feux rouges au prochain arrêt et dans un secteur achalandé de la première avenue, je tente de freiner brusquement, mais sans aucun succès. À vrai dire, je n'ai pas eu l'impression que ma voiture s'est emballée, comme le vérifiait le psychiatre. Je reste convaincue que ce sont les freins qui ont restés coincés. Peu importe. Ce n’est plus important aujourd’hui. Si bien que mes réflexes habituellement assez éveillés, m’incitent à tourner vers le stationnement du Centre d’achat. Autrement, je me retrouvais avec ma bagnole et dans la noirceur de la fin de soirée, directement dans la Rivière Chaudière. Vers la mi-novembre, ce n’est pas sûr que j’aurais pu me sortir de ce sale pétrin. À travers ma chance, survient une malchance. Un énorme bloc de béton d’environ un pied me bloque l’entrée du stationnement commercial. Évidemment, je fonce vers cette direction et sans hésiter un seul instant.

À quoi auront servis ces souvenirs ravivés suite à l’interrogation d’un agent administratif ? Possiblement pour ne pas trop sombrer dans l’oubli ou dans la maladie de l'Alzheimer ?

Une victime d’erreur médicale 5 pieds 6 pouces sur terre est plus dérangeante qu’une victime d’erreur médicale 5 pieds 6 pouces sous terre.

Le psychiatre Métivier prétend que les artistes sont à peu près tous des schizophrènes. Au moins, je ne me sentais plus seule dans ma souffrance. La raison est que je savais que j’étais une personne mélomane, c’est-à-dire, qui apprécie et reconnaît les véritables talents artistiques de tous. Où se cachaient mes talents artistiques ? Cette question me trottait dans la tête à longueur de journée. Plus les jours filaient, plus les idées suicidaires revenaient en force. Si bien que, je souhaitais être une victime d’erreur médicale dans le domaine de la maladie mentale.

Tant qu’à écrire sur le sujet des incidents, accidents et des erreurs médicales, j’ajoute cette note. En 1996, je passe une radiographie au bassin et celle-ci revient normale. Référée par le médecin traitant à un spécialiste de l’extérieur, ce dernier me confirme qu’il observe une fracture évidente au bassin. Lorsque je soulève cette surprenante découverte au Docteur Miller qui vient de prendre la relève du Dr Tarzan à la retraite, celle-ci me demande de ne plus jamais faire allusion à cette fracture. Sois patiente et tais-toi. Plus de forces pour mener des batailles de ce genre, je suis à la lettre ce sage conseil du Docteur Miller. Une impression de déjà vécu dans mon enfance et dans mon adolescence.

Demande de l’aide…! Demande de l’aide…!

Mis à part quelques recherches de vérités au printemps 1990, au sujet des êtres chers décédés suite à une tentative de suicide, jamais cette triste solution irréversible ne m’a effleurée l’esprit. Les premières idées suicidaires se pointent le bout du nez, suite à cette hospitalisation à l’asile psychiatrique causée par le choc nerveux de cet accident de voiture de 1992. Comment ont-elles pris naissances ? Tout commence dans le bureau du psychiatre Métivier au Sanatorium Bégin. Il me pose deux questions:

« Madame Lara, avez-vous essayé de vous suicider ?

Sans hésiter une seule seconde, je donne cette franche réponse:

- « De toute mon existence, aucune pensée suicidaire n’a effleurée mon esprit ».

Le psychiatre Métivier, que je commence à détester au point d’en faire des antibiotiques, ne lâche pas le morceau en poursuivant avec une deuxième question:

- « Madame Lara, avez-vous eu l’impression que votre voiture s’emballait ? »

Bon Dieu, va-t-il en finir avec ses questions paranoïaques à la Colombo ? Je ne me trouve pas du tout dans un état pour me remémorer les détails de ce drame. D’autant plus qu’on ne se préoccupe pas de mes allégations de douleurs aux jambes. Avec franchise, je réponds négativement. Vu mon état nerveux suivant cet accident, en plus des douleurs aux jambes aucunement considérées par la médecine, je me sens pareil à un prisonnier torturé psychologiquement pour qu’il fournisse des renseignements.

Dans les jours suivants mon congé de l’asile psychiatrique, apparaissent bien malgré moi mes premières pensées suicidaires. Quoique je n’accorde pas réellement d’importance à ces idées, du moins pas avant le début de l’année 1993. Si bien que je confie à mes vrais amis, cette profonde détresse psychologique qui m’habite de plus en plus, y compris des idées pour le suicide. Je perçois très bien leurs chagrins, en plus de leurs paroles d’encouragements. Je me sens tellement coupable face au Dr Tarzan. Plutôt que de prendre mes remèdes pour dormir, je me surprends à les compiler. Mon être tout entier souffre énormément pour en arriver à un tel résultat.

Demande à l’aide…! Demande de l’aide…!

Dès janvier 1993, je confie au Dr Tarzan mes premières pensées suicidaires. J’en reviens pas. Trente minutes dans le silence le plus total. Légèrement mal à l’aide, je lui demande qu’est-ce qui se passe ? Sa réponse fut très étonnante:

« Madame Lara, derrière le Dr Tarzan, il y a un plus grand médecin. Rappelle-toi toujours que tu es aussi ton plus grand médecin. » Le psychiatre Métivier le cataloguerait possiblement de schizophrène, pensais-je intérieurement ?

Sous sa recommandation très sérieuse, je prépare ma valise et demande l'accompagnement de Michel et Cédrick pour me rendre au Centre hospitalier. D'autant plus que le Dr Tarzan a préparé mon entrée par le biais du téléphone. Puisque le Centre hospitalier de la santé mentale est situé dans le village voisin, c'est là que je me rends. Voyant mon erreur de Centre hospitalier lorsque le professionnel de l'urgence me dit qu'il n'y a pas de place, je lui demande de vérifier auprès de l'autre Centre hospitalier. Possiblement que c'est là que le Docteur Tarzan a fixé mon entrée en urgence. Après tout, il s'agit de la possibilité sérieuse de m'enlever la vie. On me réponds à nouveau:

« Pas de lit à l’urgence à aucun des deux Centres hospitaliers. »

Reconnue comme soutien financier avec restrictions sévères à l’emploi, je n’entrevois plus aucune lumière au bout du tunnel. Les plus sombres pronostics médicaux planent au dessus de ma tête, comme une épée Damoclès. Très bientôt, j’en découvrirai l’ampleur à travers un certificat médical psychiatrique de haute importance.

Condamnée à la folie par le psychiatre Métivier ou par le Docteur Tarzan ?

Le 31 mars 1993, je retourne consulter le médecin traitant, soit Docteur Tarzan. De plus en plus aux prises avec les douleurs physiques et morales, celui-ci juge bon d’indiquer à l’assistance-sociale ( B.S. ) que dorénavant, il faudra me compter comme une personne invalide permanente. Les malaises physiques au dos me permettaient une reconnaissance d'invalidité temporaire, c'est-à-dire, de toucher jusqu'ici, cent dollars de plus par mois, sans que l’on m’oblige à me chercher un nouvel emploi. Surtout que je me préparais d’ici quelques jours à quitter définitivement le marché du travail, suite à cette consultation médicale. Me voilà condamnée à vie dans la pauvreté financière et la maladie mentale.

L’adieu du soldat

Pour les bobos physiques, autant ne plus soulever de poussières, vu que ceux-çi sont toujours reconnus comme de simples séquelles d’entorses au dos. Le reste provient de mon imagination trop fertile et débordante, me répète-t-on sans cesse. Comment continuer à vivre en portant ce trop pesant secret sur mon cœur ? Mes pensées se dirigent vers mon héros familial Serge, vu qu’il a traversé ces chemins désespérants. Il n’y a aucune chance de rétablissement complet et de guérison. Plus d’espoir signifie à ce moment-là, décrisser de cette planète de fous. Demande spéciale: L’adieu du soldat, du Soldat Lebrun.

Atteinte d’un grave cancer

Le Docteur Tarzan me remet une enveloppe non cachetée contenant un certificat médical incriminant pour le reste de mes jours. Légèrement rassurée de ne pas avoir à me débattre comme une madone dans l’eau bénite pour me chercher du boulot, je quitte son cabinet médical en le remerciant. Les lignes qui suivent n’ont jamais été partagées avec qui que ce soit, mis à part à ma confidente dans le mode de vie des douzes étapes des Émotifs Anonymes ( É.A.), ainsi qu’à une personne du Café Chrétien.

Schizophrénie aigüe de type paranoïde

Dès mon arrivée chez-moi, j’ouvre l’enveloppe non cachetée, avant de la poster à mon agent de l’assistance-sociale. C’est catastrophique. Je ne peux faire autrement que de me sentir complètement anéantie en lisant les cinq mots inscrits sur ce certificat médical du Docteur Tarzan: Schizophrénie aigüe de type paranoïde.

Jamais je ne réussis à jeter pour de bon, ces nombreux comprimés pour dormir comme La Belle au Bois dormant, et ce, même après ma prière matinale à chaque lever du jour, pour ne jamais concrétiser ce geste du suicide.

Conserver ce poison ouvrait la porte à rencontrer un lien à travers un événement banal du quotidien. Ce que j’ignorais complètement à ce moment-là. Tout comme je croyais aller enfin rejoindre les miens que j’affectionnais toujours malgré leurs décès, par exemple, papa Vic et mon frère Serge. Mourir de cette façon même si désolante pour moi et les êtres chers, leurs épargneraient de me voir dépérir à petits feux. Tout comme cela me conduirait directement au purgatoire avant de mériter le Ciel. C’est une piètre façon de voir les choses à mes yeux de l'an 2010, mais c’est ma croyance de l’époque.

On m’offrirait l’euthanasie si j'étais un chien

Le cancer dont je serais atteinte n’attirera jamais la sympathie de mes proches, de mes amis, de mes futurs employeurs ou de mes voisins, qui par respect pour eux-mêmes, doivent en certaines occasions, me quitter afin de mieux respecter leurs limites humaines. Parfois, je commence à me respecter seulement un peu, en quittant ceux qui ne me conviennent plus. Si au moins on avait inscrit sur ce maudit document médical psychiatrique, que la mort surviendrait bientôt. Parfois je me disais que si l'euthanasie médicale psychiatrique devenait légalisée, je la demanderais sans hésiter. Mon Dieu, que vais-je faire ? Me voilà prise dans un tunnel sombre, dans lequel il n’y a même pas de porte d’espoir de guérison ni de porte de sortie. Si au moins j’étais un chien galeux et enragé, on m’aurait offert le choix de l’euthanasie en douceur. Idées bien malheureuses qui me traversent souvent l’esprit à ce moment le plus désespérant de mon existence. Comment un être humain peut-il descendre plus bas que ça dans l’échelle de ses valeurs, comme dans la souffrance physique et morale ? On dirait que quelque chose d'inexplicable me pousse directement vers cette solution finale décourageante. Sûrement que ma tête ne va pas très bien.

S.O.S. suicide

Je songe aux solutions envisageables et réalistes qui me délivreraient de cette malheureuse impasse. Je téléphone à un organisme communautaire de ma ville et je parviens à confier quelques brides de ma souffrance. Rien à faire, ça empire encore malgré l'écoute sympathique de la dame bénévole. La seule phrase que j'aurais eu besoin d'entendre:

- "Parle-moi de ta souffrance ?"

Si le psychiatre Métivier ne peut entendre ce que je désirais tant lui confier suite à sept années dans des dédales administratives gouvernementales, qui pourra le faire ? Je dois aller de nouveau consulter le Docteur Tarzan qui a inscrit ce diagnostic, suite à la décision du psychiatre Métivier. Bien sûr, il demandera mon hospitalisation à l’asile des fous. Autant le faire par moi-même, ce que j’entre immédiatement à mon agenda vide. Un sentiment de vide et de nullité m'habite en permanence. Rien ne m’empêche de chercher d’autres options. Vivre avec la douleur chronique devient insupportable à froid. Comment vais-je parvenir à vivre avec un cancer aussi pernicieux et invisible, qui fera peur à tous, y compris à moi-même. Une confidente du Café Chrétien me répétait à maintes reprises dans les pires situations:

- « Lara, demande à Jésus ce qu’il ferait s’il était à ta place ? »

Autant tenter toutes les chances possibles et impossibles. Tant qu’à communiquer avec les morts, autant écrire à ce Jésus de Nazareth. Je m’exécute aussitôt que cette pensée effleure mon cœur:

Lara: « Jésus, que ferais-tu si tu étais à ma place ? »

Ça semble un brin d'orgueil spirituel de correspondre sur mon blog avec le Maître.

Jésus: « Lara, ne cesse jamais de demander de l’aide et frappe à toutes les portes, jusqu’à ce que tu rencontres des personnes aptes à te venir réellement en aide. Tu dois absolument remettre au Docteur Tarzan ou au pharmacien, ces comprimés de Restoril 30 mg. Ce poison laisse la porte ouverte à ce geste de désespérance. Demande sans tarder l’hospitalisation d’urgence à l’asile des fous, avant que tes intentions deviennent irréversibles. De toute façon, tu ne le sauras qu’en 2001 en lisant tes dossiers médicaux, mais le psychiatre Métivier a écrit ce diagnostic ténébreux, le jour où tu as eu ta première pensée de porter une plainte contre un professionnel en 1982, et ce, rétroactivement à compter de ta première visite à son bureau en 1991. C'est sûrement un très grand Maître sur ton chemin ? Espérons que tu t'en débarrasseras en douceur. Lorsque l'on trouve la cause de toute maladie physique ou mentale, la porte de la guérison suit de très près, en accomplissant des pas dans l'action et dans la foi. Déjà, tu étais crucifiée dans ton dossier médical et sur la place publique, et ce, depuis fort longtemps ma très chère sœur Lara; comme plusieurs autres. Ne lâche pas la patate et rends-toi immédiatement à l’asile. Il y plus de deux milles ans, ces chemins des prisons et de l'asile psychiatrique furent aussi les sentiers que j'ai empruntés. La souffrance ne se compare pas, mais elle se partage. Laisse jouer une belle mélodie sur ton stéréo pour toutes les personnes souffrantes et découragées. On ne leur enseigne pas que les maladies mentales, y compris la schizophréni, ça se guérit. Sinon, à quoi cela peut servir de seulement prononcer mon nom ?Demande spéciale: Si tu chantes des chansons, de André Sylvain.»

Cherchez et vous trouverez

Si un Sage, un Fou ou un idiot de ce monde était à mes côtés pour m’expliquer que le suicide empire tout et n’arrange absolument rien du tout. Un volume de l’auteur Placide Gaboury revient à mon esprit. Oui, cet auteur mentionnait précisément la réalité des suicidés. Pas de chance encore une fois. Ce bouquin a brûlé au feu de foyer du presbytère, lors des séances d’exorcistes et de prières de libérations, en compagnie du prêtre Prud'homme. Rejoindre Roland D’Aigle me traverse aussi l’esprit, mais comme je fréquente toujours le Café Chrétien et le Renouveau charismatique, autant ne pas téléphoner au Démon.

À vrai dire, on vient de signer subtilement ma déclaration de décès par le suicide.

Accusée de flirter avec des criminels

On signera sûrement sur le certificat de décès, les mêmes inscriptions que celles indiquées sur celui de mon frère Serge: Schizophrène ? Ce n’est pas tout. On m’accusera possiblement de flirter avec des criminels du monde de la drogue, exactement comme Serge ? Pire encore, Michel qui fut le principal témoin de ce drame et qui m’a sauvé la vie, sera possiblement mis au banc des accusés advenant mon décès, en se faisant traiter comme un complice ou un criminel, même de mon vivant ? Demande spéciale: La drogue, du Père Gédéon.

Patricia Turcotte © Le 06 mai 2010

Chapitre -13-

LA CHAÎNE DU SUICIDE SE POURSUIT

Autopsie de ma tentative de suicide

Le lendemain, je rencontre dans un cœur à cœur ma confidente Louisette, membre des Émotifs Anonymes. Trois heures attablés à la salle à manger de notre Restaurant favori et à siroter du bon café, tout en partageant un délicieux repas. Celle-ci me remémore à la fin de cet entretien, de redire sincèrement pour la xième fois, la prière de la sérénité et de renouveler les trois premières étapes du mode de vie des Émotifs Anonymes, en m’adressant à ma Puissance Supérieure. Je m'exécute dès mon arrivée à mon loyer.

Prière de la Sérénité

Mon Dieu (ou toute autre être suprême de votre choix), donne-moi la Sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer; le Courage de changer les choses que je peux; et la Sagesse d’en connaître la différence.

Les douzes étapes des Émotifs Anonymes ( É.A. )

1. Nous avons admis que nous étions impuissants devant nos émotions, ( la boisson, la drogue, le jeu, la dépendance affective, la sexualité débridée, etc. ) et que nous avions perdu la maîtrise de nos vies.

2. Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison.

3. Nous avions décidé de confier notre volonté et notre vie à Dieu, tel que nous le concevions.

4. Nous avons courageusement procédé à un inventaire moral et minutieux de nous-mêmes.

5. Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes ou à un autre être humain, la nature exacte de nos torts.

6. Nous avons pleinement consentis à ce que Dieu élimine tous ces défauts de caractère.

7. Nous lui avons humblement demandé de faire disparaître nos déficiences.

8. Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées, et nous avons résolu de leur faire amende honorable.

9. Nous avons réparé nos torts directement auprès de ces personnes chaque fois que c’était possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous pouvions leur nuire ou faire tort à d’autres.

10. Nous avons poursuivis notre inventaire personnel et promptement admis nos torts, dès que nous nous en apercevions.

11. Nous avons cherché par la prière et la méditation, à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous le concevions, lui demandant seulement de nous faire connaître sa volonté à notre égard, et de nous donner la force de l’exécuter.

12. Comme résultat de ces Étapes, nous avons connu un réveil spirituel; nous avons alors essayé de transmettre ce message aux autres émotifs, ( alcooliques, toxicomanes, etc. ) et de mettre en pratique ces principes, dans tous les domaines de nos vies.

Demande de l'aide...! Demande de l'aide...!

À la mi-avril 1993, soit quinze jours avant ma tentative de suicide, je participe à un atelier d’art-thérapie lors d’un autre séjour à l’asile psychiatrique. Cette fois-ci, je pose un pas d’action en demandant moi-même l’hospitalisation. Le rapport médical du psychiatre Métivier indique:

« Il est difficile pour Madame Lara de verbaliser ce que signifie pour elle son dessin. Elle nous fait part de la solitude qu’elle ressent depuis qu’elle est séparée. Elle se dévalorise de la perte de son emploi, qui l’affecte. Madame Lara nous dit qu’elle pense à se suicider afin de mettre fin à ses problèmes».

J’exprimais en paroles et par un dessin, l’isolement dans cette souffrance. Inspirée de ma chanson favorite de Félix Leclerc: Bozo, ma peinture me représentait seule sur un radeau à la mer. La mention du psychiatre Métivier:

- « Madame Lara s’est présentée d’elle-même à l’hôpital pour y être admise, parce que depuis une quinzaine de jours, elle éprouvait de l’insomnie, de l’anxiété, de la tristesse, ainsi que des préoccupations suicidaires. Trois jours après son arrivée, elle décidait de repartir. Elle ne présentait pas de symptômes psychotiques, pas plus qu’un syndrome dépressif ayant les caractéristiques d’une dépression majeure. »

La ténacité des douleurs physiques et morales semblait se renforcer. La solitude pesait lourd sur mes épaules encore fatiguées. Le mystérieux et insupportable mal de dos m’affaiblit encore malgré mes bonnes intentions. L’infirmière responsable établit un plan d’intervention, lors d’une autre hospitalisation en santé mentale causée par ces douleurs au dos:

« Troubles de comportement (multiples problèmes physiques). Diminueront ses plaintes physiques en communiquant ses émotions ».

Attendez seulement que je sois en mesure de coucher mes cybolles d'émotions, sur des rouleaux de papiers. Qu’est-ce qui arrivera lorsqu’on va découvrir le pot aux roses à propos de ces interminables malaises ? En attendant, il me faut bien suer, larmes, sueur et sang, jusqu’à ce que mort s’en suive ? Demande spéciale: Bozo, de Félix Leclerc.

La seule théorie à laquelle je n’adhère plus est la folie.

L’écriture est une faculté vraiment thérapeutique et libératrice, même s’il remonte parfois des circonstances délicates, prenantes et lointaines. J’ai hâte de publier des romances intitulées: Les mémoires d’une ex-folle, sous la forme d’écritures romancées d’intérêts publics. D'ici là, je demeure convaincue que la seule théorie à laquelle je n'adhère plus, est la folie. Patience et vigilance en attendant, car cela ne viendra pas de sitôt. Même lorsqu'on découvrira ce qui se trame de très grave dans mon dos, il me faudra passer une seconde expertise psychiatrique. Après tout, la première passée en 1986 suite à des démarches administratives, démontrera bien que je ne souffrais que d'anxiétés et de paniques. Espérer contre toute espérance ! Plus facile à écrire et à dire qu'à appliquer dans mon quotidien.

Comme la répétition d’une chaîne d’évènements non résolus, un banal événement déclencheur qui survient le 25 avril 1993, m’indique pourtant la réelle gravité de mon minable état de santé.

Le lien

Par un beau dimanche de printemps, je me rends à un déjeuner au restaurant, en compagnie de mon fils Cédrick et de son père Michel; devenu un grand ami. Ces moments chaleureux représentent pour moi un grand réconfort. D’autant plus que la sagesse exigeait que mon garçon de douze ans demeure avec son père. Ces agréables rencontres fraternelles et amicales, malgré le divorce et la nullité de mariage, me permettent de poursuivre une thérapie personnelle et familiale.

Lorsqu’ils quittent le restaurant, alors que de mon côté je retourne chez moi à pied, je me retourne pour jeter un bref regard vers Cédrick. Comme par hasard, il se retourne au même moment. Nos regards se croisent pendant quelques secondes. Il m’envoie un mignon signe d’au revoir de sa main, accompagné d’un triste sourire. Le film du dernier souvenir de Serge refait surface dans ma mémoire, avec une force exceptionnelle. La fragilité émotive et psychologique ajoutée à la douleur physique chronique «qui rend fou», me pousse à essayer de tirer ma révérence par une tentative de suicide ?

La chaîne du suicide se poursuit

Dès mon arrivée chez moi, je me prépare pour une très longue nuit de sommeil. Agenouillée pour une dernière prière du cœur, je m’adresse à mon véritable ami, celui que l’on m’a présenté dans mon enfance:

- « Jésus, merci de m’accompagner dans ce grand voyage et pardonne-moi sincèrement ce geste de désespoir ».

Je ne suis plus le maître à bord de mon navire. Convaincue de la validité de mon billet de transport aller seulement pour l’au-delà, j’avale à une vitesse incroyable, deux cents comprimés pour dormir de Restoril 30 mg. À travers l’épais brouillard de mon esprit souffrant et malade, une minuscule pensée de sagesse intérieure me dissuade de rebrousser chemin, le temps de deux interminables secondes. Comme une vague impression que mon compagnon de route m’accompagne toujours, peu importe mon choix. Seule la douleur au dos, tenace et insoutenable à froid, ajoutée à la douleur morale m’incite à poursuivre la plus désespérante de toutes mes expériences humaines.

Au jour le jour les années passent et, puisque l’eau qui coule dans les rivières ne remonte pas, nous passerons de même ( Auteur inconnu )

Seule la douleur au dos, tenace et insoutenable à froid, ajoutée à la douleur morale m’incitent à poursuivre la plus désespérante de toutes mes expériences humaines.

Mon tombeau

Mon cercueil temporaire fut la baignoire froide et vide, située à côté de l’évier de la salle de bains. En réalité, c’est dans mon lit que je devais prendre ce poison. Par contre, en me regardant dans le miroir de la salle de bain et en avalant rapidement, vingt-cinq pilules, j’ai complètement vécu un black-out total, jusqu’à ce qu’un cri de détresse me donne l’occasion de vivre un instant de lucidité dans une troisième dimension. Hélas, je séjourne prisonnière et inconsciente dans ce lugubre tombeau, deux longues journées entières. À cet endroit froid et terne, il n’y a plus vraiment de temps ni d’espace. Il me semble que je vais y demeurer toute l’éternité. C’est à ce moment précis que je vis presqu’exactement, le même phénomène vécu par mon frère Serge, lors du rêve spécial suivant son suicide. La seule différence, c’est que pour moi il y aurait une seconde chance.

Le bref souvenir conscient de ces tragiques instants de coma et/ou semi-coma, resteront toujours gravés dans ma mémoire. Comme si je me retrouvais dans une dimension nouvelle, mais tout à fait platonique, terne et ennuyante, j’assiste inlassablement impuissante, à la scène la plus désolante de mon existence. J’observe complètement désarmée, mon meilleur ami Michel crier à tue-tête et désespérément:

- « Lara, pourquoi tu as fait cela » ?

Mon compagnon au comble de son chagrin, hurle si fort qu'il me sort quelques brèves secondes de ce coma./semi-coma. Je parviens à tourner légèrement la tête pour apercevoir avec les yeux du cœur, son immense souffrance. J'aurais tant voulu lui répondre que je me sentais trop malheureuse.

L’important, ce n’est pas que vous soyez tombés. Ce qui est important, c’est que vous vous soyez relevés. ( Vince Lombardi )

Quelle immense et indescriptible douleur morale de ressentir jusqu’au plus profond de son être, ce désagréable sentiment de regret et d’impuissance. Si au moins, je pouvais lui expliquer ce sincère repentir déjà logé dans mon cœur. Si j’avais pu capter le message du rêve de mon frère, cette seconde bévue aurait pu être évitée. Si au moins, je pouvais expliquer à Michel et à mes proches, ce sincère repentir déjà logé dans mon cœur.

On n'est rien que des p'tits enfants dans la main du Bon Dieu ( Maria Chapdelaine )

Patricia Turcotte © Le 07 mai 2010

Chapitre -14- à suivre !

Libellés :

MA MAISON DE PAIX ( Chapitre 14 et 15 )

Chapitre -14- MERCI MON DIEU TU ME LAISSE UNE SECONDE CHANCE Je vois avec des yeux nouveaux, tous les visages de l’Amour

Ayant initié la rupture de notre couple, Michel a tout de même accepté sans se lasser, la fréquence constante de mes appels téléphoniques, et ce, autant pour jaser avec mon garçon Cédrick que pour discuter et échanger avec lui. Il a su aussi être à l’écoute de mon trop long silence de deux jours, à la fin d’avril 1993. Il est vrai que je lui avais confié discrètement mes idées noires, tout comme à quelques amis. Michel m’a littéralement sauvé la vie, en appelant les ambulanciers. Un autre cadeau de la vie fut cette attachante fraternité véritable, conservée au-delà de cette triste et déchirante rupture, et ce, jusqu’à la fin des brèves démarches légales et ecclésiastiques. À travers ce témoignage, je m’adresse à toi Michel.

- « Merci cher Sage Michel ».

Un dernier au revoir

Dans un semi-coma aux soins intensifs de l’hôpital, j’entrevois à mon chevet les membres de ma famille réunis pour un dernier au revoir. J’aperçois avec des yeux nouveaux, tous les visages de l’Amour. J’entends à deux reprises une douce et apaisante voix intuitive intérieure, située dans la région de mon cœur, me murmurer:

- « Merci mon Dieu, tu me laisses une seconde chance. »

C’est difficile de passer sous silence, la façon sage de mon frère me convaincre de croire à cette deuxième chance. Dans ce bref instant de très grande lucidité où j’ouvre soudainement les yeux, Yan se penche vers moi en me regardant avec compassion droit dans les yeux, en me disant d'un ton convaincu:

-« Lara, crois que tu vas vivre et que tu vas marcher de nouveau. » À cet instant bien précis, cette seconde parole du cœur et de foi entre directement dans mon cœur et dans mon esprit. Je sais instinctivement et clairement que je vais vivre et que je marcherai de nouveau. Un dernier regard du cœur vers mes deux sœurs et ma petite maman chérie, me redonne la certitude qu’un baume de guérison sera ajouté à leurs pesants chagrins évidents à mes yeux. Comment exprimer aux miens que je resterai près d’eux, alors que l’on me donne les derniers sacrements des mourants. Je ressens une peine d’une intensité si profonde, que je ne peux la décrire avec des mots humains. Depuis ce jour-là, je redis sincèrement à chaque matin, un véritable « Oui » à la Vie, peu importe le degré de douleur physique, morale ou spirituelle qui fera toujours partie de la condition humaine.

Un fardeau moral allégé

J’assumerai jusqu’au bout de ma vie, la responsabilité de ce malheureux geste de désespérance. Pour une dernière fois, je lançais un cri silencieux de profondes souffrances et de grandes ignorances. La seule différence d’hier à aujourd’hui, c’est que je rejette une partie du lourd fardeau qui ne m’appartenait pas entièrement ni tout à fait complètement. Où se trouvait mon libre arbitre ? Bien loin ailleurs, comme si on me l’avait retiré un certain temps. Ma petite croix d’amour personnelle me suffit amplement. Tous les chemins mènent à son cœur d’enfant

L’assistance de professionnels hautement qualifiés serait nécessaire pour décrire correctement ces instants privilégiés racontés dans une optique nouvelle. Peu importe les termes utilisés pour partager ces expériences personnelles, je grillais d’envie depuis si longtemps de transmettre mon message avec le plus de justesse et d’exactitude. Au-delà des différences de croyances, de cultures, d'idées politiques et de religions, c’est évident que tous les chemins mènent à son cœur d’enfant.

J’apprécie le cadeau reçu de ce nouveau regard de connaissance sur ma vie passée et présente. Tant de demandes avaient été acheminées à papa Bon Dieu, à travers mes vœux et prières. J’ai capté une vérité qui devint la mienne, soit que nos demandes ne se réalisent pas nécessairement à l’heure des horloges des hommes. Il aura malheureusement fallu une expérience aussi déconcertante, pour capter le vrai message. Ça ne m'empêchera pas de croire encore que l'on découvrira, bientôt ou trop tard, que je souffre réellement d'un mal physique non encore diagnostiqué. À ce stade-ci, autant me fermer la margoulette pour très longtemps, ou du moins, jusqu'à la prochaine crise de douleurs aigüe "qui rendrait fous n'importe quelle personne en excellente santé physique et mentale. Demande spéciale: Un jour à la fois, de Ginette Reno.

Ma maison de paix

À partir de ce jour-là, encore allongée sur mon lit d'hôpital, je découvris que ma véritable maison de paix se trouvait à nul autre endroit qu’à l’intérieur de mon être. Cela ne m’empêchait pas de traverser toute une quête d’identité. C’est noble de trouver un sens à ses souffrances et à la vie. Pourquoi ne pas aussi découvrir un sens à ma vie ?

L’homme est à son meilleur, quant toutes les choses sont au pire.

Depuis ce jour, où je me suis légèrement éveillée aux soins intensifs de l’hôpital, j’ai dû affronter toutes les épreuves que j’essayais de fuir par ce geste du suicide. Pire encore, il a fallu que je passe à travers de nouvelles situations désarmantes, vu l’impact d’un tel geste de désespoir, non seulement sur moi, mais sur toutes les personnes de mon entourage et de la société.

Je n’ai pas à regretter mes luttes passées, ni à faire comme si elles n’avaient jamais existées; je vais plutôt les utiliser pour vivre en toute liberté. ( Auteur Inconnu )

Redécouverte Dès mon réveil du coma/semi-coma, une paix profonde accompagnée d’une soif de vivre évidente me revient instantanément. Si bien que, je dois accomplir un effort surhumain pour parvenir à bien doser mes émotions et mes mots pour exprimer ça plus simplement. D’où est-ce qu’elle sort cette nouvelle façon de maîtriser les débordements émotifs ? Le mode de vie des douzes étapes fonctionne pour vrai. Il faut bien avouer aussi que la vision entrevue lorsque je me trouvais dans la baignoire froide, me laissera un goût amer au cœur, tout comme la souffrance immense côtoyée sur le visage de mes proches. Malgré tout, aucun sentiment de culpabilité ou de remord ne se loge en moi. Seul un repentir sincère restera toujours présent au creux de mon être, et bien qu'il partira dans un avenir proche, je m'en souviendrai à chaque jour de mon existence. Pourtant, les anciennes blessures au dos ne sont pas disparues comme par enchantement, puisque celles-ci toujours présentent, ne sont ni mieux ni pires. Autant passer l’éponge sur cet épineux dossier tant soulevé sans succès. Après tout, je suis toujours considérée comme une malade imaginaire et mentale. Je me suis mise à genoux dans ma chambre d’hôpital, pour ne pas devenir une folle de Dieu.

L'impact sur moi

Même s’il est préférable de ne pas tenter de s’enlever la vie, j’avoue humblement que cela a eu un impact positif sur ma personne. Si bien que, je pourrais écrire des millions de pages pour raconter mon bonheur de vivre, depuis depuis ce jour où la vie m’a redonné une seconde chance. Pourtant, je ne suis pas au bout de mes peines.

Demande de l’aide - Demand of the help - Pedir Ayuda

À mon avis, il faut demander de l’aide dès que l’on commence à ressentir ce découragement et frapper à toutes les portes, jusqu’à ce que des gens capables d’aider nous répondent. Au-delà des blessures physiques ajoutées, la plus grande blessure ne sera jamais visible à l’œil nu, soit la peine infligée aux être chers.

Bien au contraire, il y a des nouvelles épreuves à traverser: mon bras gauche ne se lève à peu près plus, comme s’il y avait une importante fracture à l’épaule. Pourtant, il n’y a aucune fracture évidente suite à une radiographie demandée par le physiothérapeute, après un mois de traitements. Mon poignet gauche, autant l’oublier tellement il fait pitié à voir, en étant tout mou et sans aucune vie possible pour le rétablissement, même si je ne le ressens plus du tout. Quant à ma main gauche, c’est plus que catastrophique. Celle-ci ressemble précisément à celle d’une personne souffrant d’un récent accident cardio-vasculaire ( ACV ). Pour mes doigts de la main gauche, ceux-si se sont refermés et devenus entièrement crochus, en plus de me faire atrocement souffrir autant que le bras gauche. C’est affreux comme désastre. Des douleurs aigües aux deux pieds, douleurs appelées paresthésies, se prolongent pendant une année entière. La douleur ressentie ressemble à des piqures d'aiguilles chaudes que l'on enfoncerait dans mes deux pieds engourdis dans un bloc de ciment. Ne tente même pas de t’imaginer cela, c’est quasi indescriptible sans l’avoir vécu. Même si on me prescrit des remèdes contre ces douleurs, celles-ci ne trouvent pas soulagées. Sans compter que tout le muscle de ma cuisse droite se trouve entièrement enfoncé par l'intérieur. C'est exactement pareil pour le muscle de mon épaule gauche et du côté droit de la tête.

Séquelles physiques permanentes

En couchant ces lignes sur le clavier de l'ordinateur après dix-huit années, voici ce qu'il me reste comme séquelles physiques suite à ma tentative de suicide. Mes deux pieds demeurent toujours comme pognés dans le ciment, quoique je parviens maintenant à bouger légèrement les orteils. Pour mon poignet et ma main gauche, le même phénomène reste présent que celui des pieds. Néanmoins, je parviens seulement à baisser ma main droite à 35 degrés, comme si elle se trouvait aussi bien mal prise dans le ciment. Si c'était mon pire ennemi qui m'avait causé ces problèmes, je dirais qu'il a tenté de me couler dans le ciment. En réalité, nous sommes tous nos meilleurs amis pour nous-mêmes, et nos pires ennemis. Pour te décrire le phénomène, si je tente de porter un collier, cela peut me prendre dix minutes ou trente secondes. À chaque fois que vient le temps de me donner un coup de peigne ou de brosse dans les cheveux, je dois veiller à camoufler le muscle enfoncé sur le côté gauche au dessus du front. Rien ne paraît aux yeux des autres, en autant que je ne porte plus de léger cache-cœur, ou bien, un bermuda ou une jupe trop courte.

Je suis consciente que cela ne serait pas arrivé sans ce malheureux geste de désespoir. Une force nouvelle se loge dans mon être, pour endurer ce calvaire nouveau ajouté aux douleurs lombaires toujours bien présentes,quoique pas pires ni mieux.

La société est aussi faible que le plus faible de ses citoyens

Sans oublier de mentionner l’impact de ma tentative de suicide, sur mes proches, mon entourage et dans la société. Seules les personnes qui ont été témoins de cet événement tragique sont en mesure d’en témoigner. Un peu plus loin, j’aborderai plus en profondeur une partie de cet impact sur les autres, mais en fonction de mon propre regard et vécu à ce propos.

Il y a aussi, c’est bien évident, un effet d’entrainement sur toute la société et l’humanité, à travers une tentative de suicide. Cette vision ne viendra qu’un peu plus tard. Est-ce que je possèderai toujours cette nouvelle énergie pour traverser ce qui s’en vient à grand pas ? Après tout, nous formons tous une chaîne humaine, et la société est aussi faible que le plus faible de ses maillons.

Étendue sur mon lit d’hôpital pendant plus de deux mois, j’apprécie le cadeau reçu de ce nouveau regard lancé sur ma vie passée et présente. Il a fallu une expérience aussi difficile pour capter le message. Tout ces minimes gestes communs du simple quotidien prennent déjà un sens neuf. Je passe trois semaines en fauteuil roulant, trois semaines avec l’aide d’une machette, deux mois avec une canne à trois pattes, pour fonctionner maintenant avec l’aide d’une canne pour réapprendre à monter et à descendre des marches d’escaliers. Pendant une année entière, je reçois des souffrants traitements de physiothérapies reçus par Paulin, afin de redonner vie à tout mon bras gauche. Lorsque vient le temps de tenter de redresser les doigts de ma main gauche, je hurle du début des traitements et jusqu’à la fin de ceux-ci. Je remercie sincèrement toute l’équipe de physiothérapie du Centre hospitalier. C’était évident pour tous, mon poignet et ma main gauche ne reviendraient pas à la vie.

Quoi….un miracle !

On me révèlera seulement à la fin de cette hospitalisation, que je ne devais même plus remarcher. Pire encore, Michel me confie qu’on lui a demandé par le biais du téléphone, s’il consentait à ce que l’on me coupe la jambe gauche. Aux soins intensifs, mes reins ne fonctionnaient plus et il était question de minutes avant mon décès. Même le petit Frère Laurent, présent sur les lieux de l’extrême onction, a affirmé à un proche que je suis une miraculée. C’est audacieux de citer cette dernière phrase, mais celui-ci me l’a même confirmé deux ans plus tard, lors de ma première visite en sa compagnie, à l’Oratoire Saint-Joseph. Que s’est-il donc passé ? Peu importe. Le plus grand Maître de tous les maîtres du monde, docteurs et guérisseurs de la Terre, reste toujours à mes yeux, le véritable prophète appelé Jésus de Nazareth. Au-delà de tous les enseignements reçus qui risquent d’être vrais ou faussés, la vérité passera toujours pour ce grand Prophète et Maître. C’est un risque énorme de publier ces choses, mais tant qu’à avoir été déclarée dingue à vie, autant m’envoyer en l’air une bonne fois pour toutes.

Frère André

Ça me gêne un brin de l’avouer à travers cette romance, mais c’est pourtant la vérité. Il y a un temps pour se questionner et critiquer les enseignements de la religion catholique et des Évangiles, et vient ensuite une période pour témoigner de mes expériences vécue. Je précise une dernière fois, que si on m’avait enseigné d’autres croyances ou vérités, celles-si se seraient sûrement réalisées d’une façon semblable mais différente. Le plus important à mes yeux, c’est de retrouver sa Source Intérieure, au-delà du nom qu’on lui prête. Depuis l’âge de huit ans, je me tournais toujours vers ce personnage possédant le don de guérison, pour venir à mon secours. Mon père avait placé le cadre de son héros favori du petit Frère André, au mur de notre salon familial. À chaque fois que j'étais bien mal prise dans ma jeunesse, je me retournais vers ce personnage pour lui demander la force de continuer ma route. Et, si le petit frère André avait décidé de me jouer un vilain tour, en se servant d’un petit frère humain, pour que mon bras gauche reprenne vie ?

Ma force intérieure

L’inertie de mon poignet gauche entièrement mou et sans espoir de guérison, m’affecte énormément, en plus de la douleur constante. Même mon accompagnateur de route croit impossible cet étonnant rétablissement qui est survenu quelques semaines plus tard. Frère Michel

Au moment où je ne m’y attends pas du tout, Michel mon plus fiable compagnon de route me transmet un super bon truc pour guérir mon poignet:

- « Lara, si ton bras gauche fait très mal et que ta main gauche fait terriblement mal aussi, c’est plus qu’évident qu’il y a encore une connexion vivante entre les deux. Essaie de débuter aujourd’hui même dans ce lit d’hôpital, cet exercice: Tente de laisser ta main se tenir debout en la soutenant très légèrement. Tu verras sûrement se produire quelque chose d’extraordinaire. On s’en reparlera. »

Appréciation Quelques jours plus tard, je surprends Paulin du service de physiothérapie de l’hôpital, en lui démontrant sans l’ombre d’un doute que mon poignet reprends vie. En recevant mon appel téléphonique de ma chambre d'hôpital, Paulin me réponds que cela est carrément impossible; ce doit être un mirage. Est-ce qu’on va exigé la canonisation du petit Frère André ou si on va faire déclarer saint le petit frère Michel ? L’humour entrait de nouveau dans mon cœur. Je recommence peu à peu à sourire et même à rire aux larmes, malgré les malaises physiques encore plus importants. Si je n’avais pas cru en la sage parole de Michel, en ne pratiquant pas pendant de très longues heures et jour après jour, l’effort de tenir ma main en l’air en retenant mon poignet, jamais je n’aurais été guérit. Je me suis souvenue d’une grande force dormante au fond de mon être.

Merci encore une fois ami Michel, pour cette parole de foi et de guérison. Merci aussi à toi petit Frère André. Merci sincèrement au Docteur Tarzan, ainsi qu'au physiothérapeute Paulin et à tout le personnel de l’hôpital. Je ne dois pas oublier de citer un sincère merci à ma petite maman July qui fut présente à mes côtés, à tous les jours de ce rétablissement, ainsi qu’à ma sœur Sarah-Maude. Pour ne pas oublier de citer toutes les personnes qui, au devant de la scène ou dans l’ombre, ont posés un geste d’entraide amical ou médical, ou adressés une bonne prière dans leurs cœurs pour me transmettre ce nouveau courage pour continuer à me battre envers et contre tous, et advienne que pourra.

Ces légendes de mon enfance

Crois-moi sincère, je ne suis pas encore sortit du bois. Bien des maitres, des adversaires redoutables et des Ti-Counes me surprendront au détour, quand ce ne sera pas à chaque coin de la rue. Elle sera mise à rude épreuve cette nouvelle foi à déplacer des montagnes, qui semble s’être bien logée en moi.

Avant de retrouver l’usage de mes jambes, c’est-à-dire, après être sortie entièrement du semi-coma, j’observe sans cesse les travailleurs de l’hôpital et les visiteurs, en étant complètement renversée de voir leurs visages ordinaires. À leurs places, je serais tellement heureuse de marcher. C’est là que je réalise tous les merveilleux cadeaux offerts dès ma naissance. Hélas, je ne m’en rendais pas vraiment compte. Faire la vaisselle en se servant de mes deux bras, ce fut impossible avant un an. Attacher mes lacets de souliers, devint un tour de force à chaque fois. Dès que je parvenais à terminer la boucle, mon chat s’emparait du bout du lacet, pour tout reprendre à zéro. Et, si mon chat Bozo était devenu un maître à son tour ? Incroyable mais pourtant réalité ! Et puisque je ne ne pouvais plus bouger mes jambes pour marcher, je demande discrètement à mon physiothérapeute Paulin.

- « Est-ce que mes jambes vont aussi revenir à la vie ? »

En se pendant très discrètement vers moi et en s'assurant que personne ne l'entends, il murmure à mon oreille:

- « Lara, si tu crois en Dieu, demande-lui aussi de retrouver l’usage de tes jambes. »

Humblement, un vœu sincère part vers l’Aide d’en-Haut.

« Mon Dieu, je te redonne tous mes membres si tu les veux, mais laisse-moi au moins la vie s.v.p. »

Étendue sur mon lit d’hôpital, je prends la décision de revenir au plus simple, mais tout en continuant mes quêtes de vérités qui se poursuivront durant toute mon existence. Trois semaines plus tard, on découvre soudainement un abcès pulmonaire. Un transfert d’urgence s’impose vers un grand Centre hospitalier de Québec. Encore un peu déboussolée de quitter la région, j’ajoute audacieusement cette pensée vers le Ciel:

« Que ta volonté soit faite et non plus la mienne. ». Cette phrase devient si simple à réciter à chaque jour, mais dans ces conditions, cela ne s'accomplit par en un tour de magie.

Autant suivre les enseignements appris dans mon enfance. Quoi faire de mieux dans l’état qui fut le mien ? Ce sont les paroles de la belle prière du Notre-Père. Fidèle pèlerine devant l'Éternel, je lui confiais ma vie. Mon corps et mon esprit demeuraient passivement avec le bon vouloir de la science et de la religion. Évidemment, je me suis empressée de demander la force de partir à nouveau à la recherche de mon libre arbitre; retrouvé entièrement quelques années plus tard.

Oupsss....! Encore la présence d'un fantôme ou d'un mort. Je me trompe, c'est mon Vieux-Sage qui semble s'intéresser à moi, même si je l'ai envoyé au feu du presbytère.

"Qui va là ?"

Roland D'Aigle: " Si j'étais à ta place, j'aurais peur de passer pour une sainte après mon décès ?"

Lara: "Il n'y a aucun danger en ce sens. Le risque est bien plus grand que je passe pour une martyre après ma mort, surtout lorsque la médecine va découvrir un cancer dans le dos. Dorénavant, j'éveillerai et je conserverai toujours mon côté critique envers la religion, la médecine, la politique, comme envers toutes les vérités qui ne sont miennes que "pour aujourd'hui seulement".

Roland D'Aigle: "Tu m'encourages Ti-Fille". Attends tout de même de voir le pot aux roses qui se trame dans ce dos, et tu me recontactera sûrement. À très bientôt Patricia."

Lara: "En attendant que cela se produire, décrisse ton camp au feu de l'enfer Vieux-Sage. Je suis à la lettre les enseignements reçus du prêtre Prud'homme, en m'éloignant de tous ceux qui n'adhère plus à la sainte religion catholique. Ainsi, tu rejoindras plusieurs personnes que j'ai maudit à ce feu du presbytère, au nom de ma foi. Il y a eu deux gros chiens noirs avec leur maître, tous les beaux livres de Placide Gaboury, y compris le livre que tu m'avais proposé de Emmex Fox: Le sermon sur la montagne. Ceci est encore mon choix "pour aujourd'hui seulement. Ah oui Roland, même le curé a dit à ce maître des deux chiens, à qui j’avais confié ce secret, que j’avais tout interpréter ces choses de travers. Que d’hypocrisie lorsqu’on dénonce des vérités ! Adieu Vieux-Fou diabolique et retourne au Nouveau-Brunswick avec ta charmante compagne Denise, que j’affectionne toujours beaucoup malgré notre éloignement, là où les hautes autorités religieuses et médicales essayaient en vain de cacher le petit Frère André. »

En physiothérapie Le physiothérapeute Paulin doit forcer pour que mes doigts de la main gauche se ferment complètement. Cette année-là, je me suis procurée une petite boule molle que je pétrissais à longueur de journée et même en public. Quelques individus m'ont dit que j'avais plutôt l'air bizarre. Après tout, le psychiatre Métivier a bien dit à ma parente proche appelée Sandra, que j'étais spéciale. Il ne se trompe pas, car on écrira quelques années plus tard sur le cancer des os qui sera dépisté en urgence, que ce morceau pourrit portera le nom: Spécimen Lara Turcotte. Ça prend tout un spécimen pour en découvrir un autre. Vu le prochain chapitre, est-ce que je ne devrais pas modifier immédiatement mon nom de famille. Pourquoi ? Je vis toujours dans le même patelin qu'autrefois. À chaque fois que je sors en public, on soulève toutes les histoires de ce passé qui fera toujours partie de ma vie présente. C'est écrit dans mon ADN. Patricia Turcotte © Le 08 mai 2010

Chapitre -15-

L’ARBRE GÉNÉALOGIQUE

Dans la drogue...moi !

Pendant tout ce temps de convalescence à l’hôpital de Québec, une infirmière part un tas d’histoires fausses et sans aucun fondement. Quelle vieille grébiche frustrée et coincée ! Elle prend un malin plaisir à alimenter une fausse rumeur:

«Madame Lara Turcotte trempe possiblement avec des criminels du monde de la drogue ?»

J’apprends de mon compagnon Michel et de mon fils Cédrick, ses propos mensongers qui prennent une tournure digne d’un roman policier. On cherche discrètement un coupable à mon insu, advenant mon décès. Michel qui m’a retrouvé dans la baignoire en plein coma/semi-coma fut soupçonné comme premier complice ou criminel, par deux personnes que j’affectionne particulièrement. Crois-moi, ça donne une chance à une personne de quitter des tas d’illusions et d’ignorances. Comment ces individus en qui j’avais toujours eu une grande confiance, peuvent-ils se laisser rompent les oreilles par une vipère pareille ? Le doute plane déjà auprès de tous, sans que je me doute de l’humiliation et de la souffrance de Michel et de Cédrick.

Ma tentative de suicide a ravivé leurs souvenirs pesants en plus d’augmenter la turbulence de leurs émotivités. Mon éloquent discours romancé pour persuader un proche que je n’ai absolument jamais consommée de la drogue, ne sert à rien d’autre qu’à m’assiéger de soucis et de chagrins déjà très affaiblie sur mon lit d’hôpital. Mes forces manquent pour mettre le holà sur ces propos ridicules. À compter de ce jour-là, une de ces deux personnes têtues comme un mulet, coupe les ponts définitivement avec moi. Quel dommage à cette époque-là ! Connaissant mes faiblesses humaines, ce ne sera pas dans la drogue que je tomberai advenant une heureuse occasion !!! Aujourd’hui, je suis parvenue à en faire mon deuil définitivement. Par chance, le Docteur Tarzan me connaissait très bien et n'a jamais prit au sérieux cette fausse rumeur.

L'intervention déplacée du psychiatre Métivier

Ce n'est pas tout comme bêtise humaine. Alors qu'à ce Centre hospitalier de l'extérieur, on me passait par précaution des examens médicaux de la tête aux pieds, et non seulement pour l'abcès pulmonaire, un appel téléphonique venant du psychiatre Rodolphe JC Métivier vient tout gâcher. Possiblement qu'on se préparait à faire quelques découvertes aux hanches et au bassin. Celles-ci ne viendront qu'à l'automne 1997. Cette apparition du psychiatre Métivier provient comme d'habitude, de ma proche parente et amie Sandra. Celle-ci a donné son esprit et son âme à la science médicale psychiatrique, à travers des séances médicales privées au cabinet du psychiatre Métivier. Ayant communiqué avec ce dernier, cela n'a pas pris de temps pour qu'il déroge à son code de déontologie médical. Il a colporté son diagnostic du cancer de la maladie mentale, au psychiatre de ce Centre hospitalier. Advenant une rechute en santé mentale, je demanderai pour la xième fois d'être transférer à un autre psychiatre, vu le double conflits d'intérêts. Non seulement on cesse la suite des examens, mais le psychiatre de l'hôpital de Québec se présente soudainement à mon chevet:

"Comment ça va aujourd'hui Madame Lara ?"

Cette simple phrase en apparence banale est, sans l’ombre d’un soupçon, prononcée sur un air d’inquisition. Je me doutais fort bien qu'il se tramait quelque chose de louche. Dans le minable état dans lequel je me trouvais, peut-être est-ce un tour de mon imagination ? Que vient faire ce psychiatre à mon chevet, vu que je me trouve à ce Centre hospitalier suite à un abcès pulmonaire ? Je me répète comme un perroquet. Les préjugés envers les gens souffrants de maladies mentales, ça débute dans les hôpitaux, les cliniques médicales, auprès des personnes atteintes et de leurs proches, et ensuite seulement, dans la société.

Lara: "Ça va bien Monsieur le psychiatre." répondis-je calmement, parce que c'était la pure vérité. Visiblement frustrée de ma réponse, celui-ci me réponds immédiatement sur un ton bourru:

Le psychiatre: "Comment pouvez-vous affirmer, Madame Lara, que ça va bien ? Vous ne savez même plus où vous habiterez?"

Lara: "N'est-il pas écrit dans les Évangiles, d'agir comme les petits oiseaux qui ne se stressent pas avec leurs nourritures ou leurs nids ?"

Le psychiatre s'en va en marchant du talon et avec un pas rapide. Celui-ci ne se présente plus jamais à mon chevet. Bon débarras.

La maudite drogue

Possiblement que mon grand frère Serge aurait touché à la maudite drogue ? Des proches l’auraient vus de leurs propres yeux, vus. De mon côté, j'ai été témoin d'un curieux personnage qui a cogné à la porte de la maison familiale, pour nous avertir que nous sommes tous en grand danger. Ça fait partie du passé bien lointain. La seule chose que je peux certifier pour l’instant, c’est que le psychiatre Métivier m’a appris que Serge ne trempait absolument pas dans le monde de la drogue. Il m’a avoué que mon frère était réellement devenu schizophrène. Qui dit vrai ? Fort possiblement que chacun possède sa vérité ?

Chaque être humain est une histoire sacrée ( Jean Vanier )

Chaque personne détient sa propre histoire sacrée. Seul mon frère Serge pourrait écrire le contenu de son existence et exactement comme ça s'est produit. Crois-moi que tous en seraient confondus....dus....dus; comme citait le bon vieux Capitaine Bonhomme de mon enfance.

L’arbre généalogique

D’ailleurs, le psychiatre Métivier m’a confirmé, sans l’ombre d’un doute, qu’à peu près toutes les personnes portant mon nom de famille, sont atteintes de maladies mentales....à part une seule personne qui fut très bien identifiée. Chut….c’est confidentiel. Et, sans jamais en recevoir à peu près aucun à son cabinet médical. Quel grand maître ce psychiatre Rodolphe JC Métivier ! Pas mieux, lié par le secret professionnel, a-t-il mentionné en portant la main sur son cœur, toutes les familles portant le même nom que le mien, c'est-à-dire les familles "Turcotte," se trouvent considérées comme les familles les plus touchées par la dépression et les maladies mentales au Québec. Si cette rumeur du psychiatre est réelle, quelle triste nouvelle pour chacun de nous !

Il se peut aussi que je me trompe, et ce serait super cool. Après tout, mes recherches sur l'arbre généalogique de ma famille ont durées seulement quelques mois. Autant ne pas prendre de chance. En plein office religieux à propos des maladies mentales qui se transmetteraient jusqu'à la quatorzième génération, je prends ce Jésus au gros sérieux. Je lui demande de descendre jusqu’à la quatorzième génération des familles "Turcotte", pour me délivrer des maladies mentales de mon ADN que je porte possiblement depuis ma naissance au 22 avril 1956. Tout comme je n’entrevois pas l’importance de quitter les rangs de l’Église catholique en signant une demande d’apostasie, je ne vois pas l’utilité de modifier légalement mon nom de famille "Turcotte". À quoi bon !

De là, de futures quêtes de vérités suivront pour vérifier si la réincarnation ne serait pas la théorie plus intelligente que la résurrection. Je suis descendue jusqu'à l'an 325 après Jésus-Christ, à travers le Concile de Nicé du Vatican, publié sur le Web. J'en suis arrivée finalement à la conclusion que je suis une personne humaine unique et éternelle, comme chacun de nous, fort possiblement. À chacun ses quêtes de vérités: Scandale dans la famille, de Sacha Distel.

Faire son deuil

Pendant plusieurs années avant ma tentative de suicide et après celle-ci, je rencontre à maintes reprises, un profond malaise et une grande lassitude reliés à ces ruptures inévitables avec des personnes chères. Mon deuil véritable dure cinq ans et se produit en versant beaucoup trop de larmes. Ceux qui adhèrent à la théorie que, seule la personne qui s’enlève la vie est responsable de ce geste de désespoir, laisse-moi te dire que tu patauges par-dessus la tête, dans l’orgueil spirituel. Si seulement ce parcours traversé avait été moins souffrant. Pour y parvenir, encore fallait-il que je découvre qu'il est possible d'avancer dans la vie avec le moins de souffrances possible. Élevée dans la foi Judéo-Chrétienne, ça prend tout un bond d’évolution pour réaliser cela.

Cette rumeur de la drogue

Il s’avère prioritaire ici de remettre les points sur les " i " et les barres sur les " t ", au sujet de ma supposé implication dans le monde de la drogue. Je relate les faits avec le plus de justesse et d’exactitude. Quelques mois avant mon geste de désespérance, une ex-collègue d’études secondaires se rend bien compte de ma grande lassitude et de mon évident épuisement professionnel. Spontanément, elle réussit à me convaincre que deux cigarettes d'herbes bleues ou de marijuana m’apporteraient un bien-être évident, en plus de soulager les malaises physiques chroniques. En ayant déjà raz-le-bol des histoires de drogues dans ma jeunesse, jamais oh grand jamais je ne toucherais à la drogue. Encore les pôles extrêmes qui se côtoient en moi. Tant qu’à expérimenter des quêtes de vérités, pourquoi ne pas essayer d’en profiter pour voir diminuer ces maudits malaises physiques au dos. Sans compter que je prenais une chance d’atteindre mon état débonnaire d’autrefois ?

Quelques jours plus tard, mon tour de gagner à cette loterie ne se présente pas au rendez-vous de la drogue. La fumée bleue n’arrive pas à descendre dans ma gorge déjà en feu, en plus d’une odeur déplaisante qui empeste à la grandeur de mon appartement. Convaincu de capter la bonne décision, je réduis en cendre la seconde cigarette en la cassant en milles miettes. Voilà ma véritable expérience dans le monde de la drogue, à l’âge de trente-six ans et demi. Demande spéciale: La drogue, du Père Gédéon.

La vie est un jeu

Sans défense ni résistance, je ne parviens plus à trouver d’autres arguments pour établir la preuve de mon innocence auprès de cette personne chère. À quoi bon, je n’y parviendrais même pas dans la semaine des quatre jeudis. J’apprendrai seulement dans les années 2000, que je ne suis responsable que de mes propres pensées et de ma seule conscience en ce bas-monde. Donc, je réalise encore une autre fois grâce à Roland D’Aigle, que je ne peux absolument pas changer les pensées ou jugements des personnes qui m’entourent. Ça va bien avec la prière de la Sérénité.

:"Garde cela simple Lara", me répétera Vieux-Sage à plusieurs reprises dans les années 1997 à 2001. Comme tout le monde, il m’arrive aussi de rechuter en tous les domaines de mon existence. Une vigilance de tous les instants s’impose pour la dépendance affective. Si la vie est un jeu, autant en apprendre les règles.

Retrouver le sens de l’humour et du rire

Un anecdote humoristique se produit lors de ces quatres mois d’hospitalisation. Le bon Docteur Tarzan m’explique que je passerai une longue période en milieu hospitalier. En tentant de me donner un petit coup de pouce pour retrouver mon sens de l’humour d’autrefois, il marmonne doucement:

« Lara, histoire de ressentir moins ces sacrées douleurs, voici un conseil. Imagine-toi que je suis photographié sur un énorme poster collé au plafond de ta chambre…..mais en tenue de Tarzan. »

Cette curieuse blague suffit à me déclencher un rire aux larmes, même sur mon lit d’hôpital. Ce judicieux conseil n’entre pas dans l’oreille d’une sourde. Une infirmière ayant aussi un excellent sens de l’humour se met de la partie, si bien qu’il a fallu que je lui raconte un anecdote survenu dans ma vie personnelle amoureuse. Visiblement, la chose que je réussissais le mieux, c’était de souffrir physiquement. Quant au moral, il n’existait pas une meilleure thérapie que l'humour et le rire. Même l’infirmière s’imaginait que le Docteur Tarzan qu’elle côtoyait à chaque jour, se promenait dans sa tenue de Tarzan. Ça ressemblait étrangement à un hôpital en folie.

L’humour, le plaisir, le rire et la sensualité

Il n’y a donc pas seulement Patch Adams qui amuse les patients des hôpitaux en se servant de trucs complémentaires, autant humoristiques que sensuels. L’humour, le plaisir, le rire et la sensualité deviennent les meilleurs remèdes au monde, après ceux que l’on doit prendre pour se soigner ou soulager les douleurs. Même ma convalescence d’une année à la maison me donne l’occasion de poursuivre cette thérapie par l’humour et le rire. Parfois, ça pratique ma patience en maudit. J’ignore si le Docteur Tarzan fréquente une blonde dans sa vie personnelle. Néanmoins, sa photographie sensuelle et imaginaire reste toujours collée au plafond de ma chambre, le jour comme la nuit. Et, ce sera de même jusqu’à ce que je rencontre mon propre Tarzan.

La blondinette de Tarzan

Grâce à ce truc génial, j’en suis venue à cesser le remède pour diminuer l’anxiété et celui pour mieux dormir. Merci encore une fois, Docteur Tarzan, pour avoir ajouter l’humour à mes traitements médicaux. Advenant une catastrophe de votre côté, n’hésitez pas à en faire autant avec ma photographie en tenue de blonde de Tarzan.

Ma convalescence

Peu à peu, une force nouvelle se frayait un discret chemin à travers mes faiblesses et mes pauvretés. Durant une année suivant cette longue hospitalisation du printemps 1993, mes marches quotidiennes devenaient de plus en plus pénibles, tellement la douleur aux pieds fut lancinante. Mon étonnement fut de réaliser que non seulement, je n’avais pas réussit à fuir la souffrance physique, mais qu’il me fallait l’affronter à nouveau et en pire. Profiter de cette seconde chance me soulevait souvent comme une chenille qui se transforme en papillon.

Les grébiches et mémères du quartier

Toutefois, il me fallait éveillé toute ma sagesse et mon calme, face aux commentaires désagréables venant des grébiches et des mémères du quartier. À leurs yeux d’ignorantes, elles croyaient dur comme fer que, tous mes problèmes physiques provenaient des suites de ma tentative de suicide. Cinq ans après ce drame, on me radotait les mêmes rengaines à chaque pâté de maison.

Un rêve à l’adolescence

Les rêves de la jeunesse non réalisés reviennent toujours nous hanter ( H. Jackson Brown )

Rien ne laissait présager que le temps de concrétiser un vieux rêve de jeunesse, se rapprochait de plus en plus. Étant jeune, ma mère July m’invitait à l’accompagner lors de ses consultations médicales à Québec. Nous partions toute la journée en autobus. Sans trop savoir pourquoi, dès que j’entrevoyais le pont de Québec, je savais intuitivement qu’un jour viendrait où j’habiterais dans cette superbe ville. Ce rêve commençait à reprendre forme secrètement dans mon cœur. Malgré mon tempérament habituel de battante, ce n’était pas le temps d’entreprendre une cure géographique, mais l’heure de me relever avec dignité et succès, de tous ces revers. Il viendra sûrement ce temps idéal pour ébaucher des projets de longues haleines. Ce n’est pas facile de m’imposer ce long temps d’arrêt, de réflexions et de repos, moi qui avait l’habitude de cumuler milles et un projets.

Des pas sur le sable

Cette convalescence me permet de scruter les évènements passés et d’entreprendre courageusement le bilan de ma vie. Un auteur inconnu a écrit que la vraie folie est de répéter toujours les mêmes erreurs, en s’attendant à des résultats différends. Sans oublier de remercier le Créateur pour ce merveilleux cadeau du don de la vie. Je ressens parfois des sueurs froides dans le dos, rien que d’envisager quelques secondes une rechute à l’asile des fous et en face du psychiatre Métivier. Je traverserai la rivière lorsque je serai rendu au pont.

C’est quand toutes les choses sont au pires, que l’Homme est à son meilleur

Quant au Maître intérieur, je ne cesse de le remercier pour tout le bien qui ressurgit de cette pénible expérience. En réalité, celui-ci m’a toujours tenu dans ses bras, même lorsque je doutais de sa présence. Possiblement qu’il se tenait si près, que je le croyais disparu à tout jamais, comme cite mon cadre intitulé: Des pas sur le sable.

Mes prières de louanges deviennent quotidiennes. Bien des situations demeurent en apparences toujours identiques, comme la douleur physique et l’apparence de vivre comme une éternelle diablesse sans ressource, sans sous ni maille. En fait, cela en sera de même, tant et aussi longtemps que cette heure chanceuse ne se pointera pas à mes rendez-vous quotidiens. Demande spéciale: C'est mon histoire, de Renée Martel.

Patricia Turcotte © Le 09 mai 2010

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