MA MAISON DE PAIX ( Chapitre 10 et 11 )
Chapitre -10-
OÙ EST MON LIBRE ARBITRE ?
Parle-moi de ta souffrance !
Les vieux clichés de mon inconscient reprennent le dessus. Me taire à nouveau représente la solution idéale. Ma confiance aux professionnels de la santé devient à peu près nulle malgré mon grand respect pour eux, y compris dans le domaine de la psychiatrie. Je découvre lentement de nouvelles attirances vers la médecine douce, même si je ne peux me payer les soins et produits qui me conviendraient par dessus tout. Toutes ces choses secrètes et réservées aux grands connaisseurs du monde religieux et scientifique, me fascinent et m’intéressent au plus haut point. Je suis décidée à continuer mes propres recherches de vérités sur ces domaines cachés à la population en général. Mais le plus important s'avère de partir à la conquête de mon libre arbitre. Où est-il passé ?
À l’école des sorciers
Ais-je adhérée trop aveuglément aux enseignements reçus ? Je lis avec intérêt et passion des tas de livres sur des sujets nouveaux Des recherches pour découvrir des vérités, ce n’est pas ce qui manque dans mon agenda. Ma vie de femmes d’affaires s’en va en ruines, c’est le cas de le dire. De toute façon, les nombreux déplacements en voiture augmentent trop les malaises au dos. J’assiste à une macédoine de réunions, allant du Renouveau charismatique, jusqu'aux mouvements dits sectaires, tels: le mouvement des Roses-Croix, des Raëliens et de tout ce que tu peux t'imaginer en religions ou en sectes. Mon choix s’arrête sur le groupe des Roses-Croix que je fréquente pendant une année complète. En ce qui me concerne, je ne rencontre aucun danger à travers ce groupe. N'empêche que dans celui des Raëliens, mon besoin de massages musculaires aurait été comblé. Toutefois, mon choix prudent m'empêche de tomber tête première dans une attirance certaine pour la sensualité. D'autres routes me permettront de la côtoyer dans le prochain chapitre.
Personne ne parvient à me faire changer de trajectoire, tant et aussi longtemps que je ne me sens pas prête à le quitter. Voilà que je commence à déranger les élites religieuses. Imagine-toi que je commence à poser des questions et à critiquer sainement ce qui embêtent les grands savants de la religion catholique. Dès qu’une personne adepte scrupuleuse des mouvements charismatiques me surprends à bouquiner dans la section des livres de sciences occultes ou du paranormal, autant à la bibliothèque qu’à la librairie du coin, on me regarde comme si j'étais possédée du démon ou une apprentie sorcière à l’école des sorciers. Cela ne m’empêche pas d’assister régulièrement à la messe du dimanche, comme je le vivais déjà depuis ma tendre enfance. Je te prie de m’excuser si je saute parfois des années. Tous ces évènements me semblent si loin et si compliqués à répertorier. Tout comme les nombreux séjours à l’asile psychiatrique avec les professionnels de la santé, ainsi que les sentiers des urgences, ça me prendrait un bouquin de cinq cent pages pour romancer ces, douloureuses mais enrichissantes, expériences. Je ne me doutais pas à cette époque-là qu'il était plus simple de grandir dans l'harmonie et la joie. Après tout, on vient tous sur
Un «Vieux-Fou» le prêtre Prud’homme
Pour reprendre leurs termes bibliques, je vis le dimanche précédent ma première initiation dans les Roses-croix, une conversion à
Phénomènes paranormaux ou occultes
Autant ne pas jouer avec le feu. Sous les sages conseils des dirigeants du mouvement Charismatique, voilà que je quitte le mouvement des Roses-Croix, une journée avant de vivre ma première initiation. Ne tente même pas de t’imaginer ce que j’ai vécu cette nuit-là, c’est quasi indescriptible à griffonner à travers ce premier tome. Des phénomènes tels que décrits plus-haut se produisent-ils réellement ? Crois-moi ami lecteur, il n'y a pas plus fou qu'un "Vieux-Fou", ça ne bat pas l'expérience. Ce ne sont pas des choses qui sont données à tous de découvrir, me confirme le prêtre Prud’homme, suite à mon appel téléphonique en plein milieu de la nuit. J’aurais donné n’importe quoi pour ne jamais être initiée à ces choses qui me semblent épeurantes et occultes. À cette époque, je me suis procurée le livre de l'auteur Serge Girard, intitulé: Messages de l'au-delà. Comme tous les autres volumes de ce genre, il a brûlé au foyer du presbytère du prêtre Prud'homme. Histoire de l'exorcisé.
Hélas, je découvrirai bien des années plus tard, que je m'étais laissée entraînée dans l'égarement spirituel. Humainement, ce religieux me plaisait beaucoup, mais je ne suis pas entièrement en accord avec ces façons de procéder avec les personnes affaiblies physiquement et moralement.
Je quitte mon Vieux-Sage
Menée par la peur de tout et de rien, je décide de tout quitter ce nouveau monde qui me fascinait, y compris mon «Vieux-Sage ». Quelle erreur ! Aucun avis à personne, afin de mieux suivre les consignes des grands hommes de foi.
Quand l'élève est prêt, le Maître apparaît
Je reste toujours convaincue en ce jour de mai 2010, que si j'avais confiée à Roland D'Aigle, mes intentions de m’enlever la vie au printemps 1993, celui-ci m’aurait enseigné les vrais réalités vécues par les personnes qui décèdent suite à une tentative de suicide. À l’été 2000, je traversais une année très pénible, même si j'avais sincèrement renoncé à toutes idées suicidaires.
Un pas dans le futur
Ce n'est qu'avec l'expérience malheureuse qui approche au printemps 1993, que je découvrirai des vérités qui sont les miennes, après les avoir tant espérées.
À l'été 2000, j'apprends précisément par Roland D'Aigle, ce qui survient lorsque l'on décède par le suicide. Traversant des mois plus que difficiles et ardus, possiblement que ce mentor craignait que je passe à nouveau à l'acte, puisqu'il a pris la peine de me téléphoner pour se rassurer. Je l'ai rassuré à ce moment-là, en lui disant que ces pensées ne me préoccupaient plus depuis fort longtemps et que j'avais renoncé pour de bon au suicide. L'auteur Serge Girard explique aussi très bien dans ses volumes, le sujet du suicide. Néanmoins, personne n'est à l'abri de sauter un fusible dans son cerveau, et pour cette raison, j'ajoute "pour aujourd'hui seulement".
Je reviens donc à cette conversion à
Encore des détachements importants
Suite aux avertissements très sérieux du religieux Prud’homme, je coupe tous les liens avec mon cher " Vieux-Sage " et bien d'autres gens et groupes côtoyés. Souvent, je me surprends à m’interroger sur cette coupure faite sans aucune explication. Après tout, il représentait un véritable père à mes yeux. Considérant le niveau de génie qui m'habite, autant suivre rigoureusement les consignes du religieux Prud’homme, nommé par les hautes autorités Ecclésiastiques.
Il y en a beaucoup trop de gens fanatiques sous l’emprise sectaire de la religion catholique, ainsi que de tous les groupes intégristes. Par chance, mon accompagnateur Roland D'Aigle possède une simplicité naturelle, en se montrant très respectueux de mon chemin d'évolution. S'il me donne la main pour quitter ses sentiers qui ne me conviennent plus du tout, le but est nul autre que de m'aider à retrouver mon autonomie affective, émotive, psychologique et spirituelle. Sortir de cet enfer se concrétisera pour de bon, seulement à l’été 1998, grâce à son soutien perdu mais retrouvé enfin.
Un vrai lavage du cerveau
Étant devenue aussi convaincue et fanatique que la plupart des membres du léger Renouveau charismatique, je constate que la plupart de toutes ces choses ne se font pas pour nuire à qui que ce soit, mais bien par convictions très profondes. Comme si je viens de recevoir un bon lavage du cerveau. Je ne me reconnais plus du tout. Me voilà en train de transmettre une peur inutile à mon fils. Un jour, je le sermonne tout doucement, comme le ferais n’importe quelle maman qui tient à protéger son enfant:
" La musique des Beatles est considérée par le Vatican, comme une musique venant du Diable. "
Quelle folie à l’état pure ! Bien des années plus tard, les hautes autorités du Vatican ont modifiées leurs trajectoires à ce propos, tout comme celle sur les limbes.
Chapitre - 11-
D’AVENTURES EN AVENTURES
Si le bonheur se camouflait dans les conquêtes amoureuses et sexuelles ?
Possiblement pour changer le mal de place, je choisis à l’été 1992 de me changer les idées de ces histoires de religions. En plus de fréquenter assidument les réunions hebdomadaires des Émotifs Anonymes ( É.A. ), j’ajoute quelques sorties au Bistro Bar du quartier. Ce sera sûrement des samedis soirs plus reposants, comparativement aux histoires de curés et de psychiatres. Soit que je m’y rende accompagnée de mon amie Christine, ou d’autres fois, j’y vais seule. Ayant été une femme d’affaires active par le passé, sortir seule me plaît tout autant. Pourquoi ne pas vérifier par moi-même si le bonheur ne serait pas au rendez-vous affectifs et amoureux ?
Ce doit être la chance des débutants? Un beau mec assis au bar m'attire énormément, d'autant plus qu'il a un nez à
- "Autant y aller mollo avec la bière, car ça risque de faire grimper le taux de cholestérol."
C’est vraiment con cette phrase-là, me dis-je intérieurement. Ma confiance en moi se trouve à son plus bas niveau. Son regard perçant d'un bleu ciel me laisse entrevoir que quelque chose de spécial va se produire dans mon existence, ne serait-ce que le temps d’une très longue soirée. En souriant amicalement, ce charmant séducteur me surprends à son tour en utilisant un jargon médical:
- " Étant justement dans le monde médical, je suis bien placé pour connaître l’effet de ces verres de draft sur mon système. "
Pas de chance. Y faut que je tombe sur la race de travailleurs qui m'a laissé de grandes blessures dans le passé. Je lui adresse une salutation maladroite, avant de retourner consommer ma limonade. On m’a tellement bourré le crane avec le petit Jésus de la route, que je me permets de rêver quelques minutes à une belle nuit d’amour avec Michael." Peut-être que je parviendrai à descendre de leurs piédestals, cette catégorie de travailleurs ? Ce ne sont tout de même que des êtres humains comme toi et moi. On me sors rapidement de mes rêveries, lorsque je suis demandée à danser par ce bonhomme. J’en reviens pas de me sentir si bien dans ses bras. Un brin de tendresse me fait tant de bien. Ça y est pour une seconde et une troisième danse langoureuse. Par chance, ce ne sont pas des danses de Tango. Enlacée dans ses bras, une phrase de mon fils Cédrick me vient à l’esprit et m’incite à me détendre au maximum et à garder ça simple:
- " Hey Mom Lara, prends ça plus cool. "
Le vide n'existe pas
D'autres soirées au Bar finissent par me laisser un vide au cœur, de plus en plus énorme. Plus je ressens ce nouvel état de vide dans mon être, et plus ce vide semble prendre de l'ampleur. Huit années plus tard, Roland D’Aigle m’enseignera que le vide ressentit dans le cœur humain, n’est qu’une illusion. Ça n’existe pas. Plus on adhère à ce vide et plus le mirage du vide risque de se faire ressentir. Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait.
À quoi bon ?
Ces sorties au Bistro Bar ravivent les blessures ouvertes à propos de mon infidélité envers Michel, mais surtout envers moi-même. Si bien que je trace une croix au crayon noir dans mon agenda, au sujet de ces limonades ou broues au Bistro Bar; sauf en de rares exceptions. Pour recevoir de la chaleur et de la tendresse humaine, ça viendra en son temps. Il n’est pas trop tard pour réaliser que le bonheur ne se trouve pas dans les conquêtes amoureuses et sexuelles. Même mon amie Christine devient en amour par-dessus la tête, si bien que nos rencontrent deviennent de plus en plus espacées. La désolation gagne de plus en plus mon être. À quoi bon ? Vient un temps où je ne supporte plus que mon fils me voit dépérir à tous les dimanches matins, comme une vieille bagnole passée date; même à quarante ans.
Où est ma maison de paix ?
Viendra-t-il bientôt ce coup de balai dans ces grands chagrins ? Crois-le ou non, mais il n’y a plus que les simples paroles Évangéliques pour venir à ma rescousse. Ces enseignements ajoutent un baume de douceur sur les malaises physiques, autant que sur les blessures morales inconsolables. Ces paroles si réconfortantes à entendre lors des soirées au Café Chrétien, redonnaient un nouveau sens à mon existence. Mis à part lorsqu'un constipé religieux abordait des thèmes sombres. Ce mince voile de protection m’empêchera de me perdre pour de bon, dans toutes ces importantes quêtes de vérités.
Après l’écriture de colères contre les enseignants religieux, y faut bien remettre les pendules à la bonne heure. Imagine-toi ce que ce serait si je te cassais les méninges en radotant le contenu de centaines de pages remplies de sentiments de rages et de haines. Rien n’est jamais tout noir ni tout blanc, c'est sûr.
Mais où est la recette du bonheur enseignée par maman July, dès ma tendre enfance ? Hélas, je me souviendrai seulement après ma tentative de suicide du printemps 1993, que le bonheur se compare à du sucre à la crème. Si on en veut, il faut s’en fabriquer à chaque matin. Vieux-Sage me l’a aussi répété à maintes reprises. Possiblement que ces quêtes multiples deviennent trop compliquées pour une femme démolie, devenue comme une simple d'esprit ? Pourtant, les souvenirs que je conservent de mes premières entrées au Café Chrétien, comme lors des doux chants aux réunions du Renouveau charismatique, me permettaient de goûter à une véritable joie et à une profonde paix intérieure. Que s’est-il réellement passé pour que tout devienne si complexe et épeurant ? Qui sont les énergumènes, à part moi bien sûr, qui ont maladroitement compliqués mes chemins les plus simples ? Mais, où se cache ma maison de paix ? La loi des probabilités existe vraiment. Celle-ci ne peut faire autrement que de se révéler très bientôt, en autant que je renonce aux idées suicidaires.
Patricia Turcotte © Le 05 mai 2010
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