LES ÉCRITURES DE PATRICIA TURCOTTE

Des articles sur des sujets sociaux et vie citoyenne-politique, ainsi que des romances d'intérêts publiques. Bienvenue sur mon blog, Patricia Turcotte

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Lieu : Saint Georges, Québec, Canada

Un Vieux-Sage m'a dit:" Patricia, cherche bien dans le plus profond de ton être, ce que tu aimerais accomplir à compter de ce jour, et ce, autant dans la pauvreté financière, dans la maladie et la solitude, que dans la prospérité, la santé, ou la célébrité." Sans hésiter je lui réponds: Écrire. Ce sage me réfère alors au dicton populaire: Plus tu attends d'avoir l'air d'un ange pour agir et plus tu risques d'avoir l'air bête. Bienvenue sur ce blog ! Patricia Turcotte

mardi 9 juin 2009

CE SOURIRE QUI N’EST JAMAIS VENU

Il arrive parfois que l’on reçoive des confidences tellement saisissantes et émouvantes, que l’on doive aller à son tour, se confier à une autre personne habituée d’entendre des minimes et lourds secrets. Les confidences reçues de Pénélope m’ont touchées en plein cœur, lorsqu’elle m’a raconté en sanglotant, que personne ne lui avait adressé la parole ni même donné un seul sourire, lors d’un bel après-midi de printemps. Hélas, ce misérable sourire qui n’est jamais venu, a suffit comme déclencheur à Pénélope, à donner suite à ses idées suicidaires; soit d’essayer de tirer son rideau de scène, par une tentative de suicide. En allant rendre visite à ma grande amie d’enfance Pénélope, hospitalisée aux soins intensifs, dans un semi-coma entre la vie et la mort, j’ai eu bien du temps pour méditer sur l’impact qu’aurait pu avoir pour elle, une seule parole de réconfort ou un bref sourire amical. Avec simplicité, je tente de résumer de mon mieux dans mon carnet d’écriture, le contenu de l'appel téléphonique de détresse qu’elle m’a lancé, dès son arrivée chez-elle, suite à un après-midi de congé passé au plein air, suivi d’un repas au casse-croute du coin. J’essaie à travers les brouhahas de l’hôpital, de mieux saisir l’insaisissable, en lisant les larmes aux yeux, la lettre de Pénélope; que vient de me remettre le médecin à son chevet. Qu’est-ce qui a bien pu se produire dans son cœur et sa tête, pour qu’elle en arrive à choisir misérablement d’en terminer avec la vie, c’est-à-dire, d’en finir avec ses souffrances physiques et morales ? Le carnet intime de Pénélope Je n’oublierai jamais ce désolant après-midi du 25 avril 1993, où suite à une tentative de suicide, j’ai vu ma vie se transformée radicalement de fond en comble, en expérimentant ce que l’on appelle dans le mode de vie des 12 étapes: un réveil spirituel. J’étais partie prendre une marche de santé, pour terminer l’après-midi au plein air, par un bon repas au casse-croute du coin. À part les soins d’hygiènes sur ma personne et celle de mon apparence physique qui me tient toujours à cœur, je crois que je ressemblais de près, à mon ami Léon. Une dépression nerveuse peu banale m'habitait depuis six longs mois, avec des idées suicidaires que je n’arrivais pas à déloger de mon esprit. À vrai dire, je me sentais au bout de mon rouleau, autant moralement que physiquement, puisque je vivais du matin au soir et du soir au matin, avec mon pire ennemi, soit la douleur physique qui rend fou. Tout comme l’avait vécu Léon, personne à part ma meilleure amie Patricia, ne m’avait encore adressé la parole, ni même donné un seul sourire, depuis plus d’une semaine. J’ai versé des larmes qui venaient de mon cœur Lorsque la serveuse du restaurant est venue prendre ma commande, soit un café accompagné d’une salade de poulet, c’est à peine si elle m’a jetée un léger coup d’œil sans me dire bonjour. On aurait dit cet après-midi là, que je faisais partie des meubles du restaurant. Je me suis dit intérieurement qu’elle vivait possiblement quelque chose de difficile, semblable à moi. J’en ai profité pour me remémorer les trois mois où j’avais travaillé comme serveuse au Marie-Antoinette, avant de m’écrouler dans un burn-out professionnel. Pourtant, je n’espérais qu’un discret sourire du bout des lèvres, rien de plus. Pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti mon cœur pleuré intérieurement et silencieusement, fort heureusement. Une misérable heure passé à ce restaurant habituellement si plaisant, m’a semblé durée une éternité. Ce mois d’avril 1993 fut le plus long mois, de toute mon existence. Je comprenais par contre, que mon air maussade et attristé, devait repoussé l’attention des gens, qui comme moi, en ont souvent raz-le-bol de leurs problèmes personnels. Une intuition intérieure m’assurait que ce jour-là, ne passerais pas inaperçu, et encore moins, cette soif indescriptible de recevoir une parole d’amitié, ou un simple sourire; exactement comme celui tant espéré par Léon. En retournant chez-moi, il était clair que j’appellerais Patricia, avant de tirer définitivement mon rideau de scène. Merci mon Dieu, tu me laisses une deuxième chance ! Ce n’est que quelques jours plus tard, que je me suis éveillée aux soins intensifs, en regardant Pénélope venue m’adresser son dernier adieu, parce qu’elle était désormais la seule personne importante, dans mon existence. Mes heures étaient comptées, m’a confirmé par la suite, Pénélope accompagné de mon médecin traitant, ainsi que du religieux qui déjà, m’avait administré les derniers sacrements. Pourtant, étais-je vraiment la seule à savoir que je resterais toujours vivante avec eux. Une voix intérieure intuitive m’a chuchotée gentiment et à deux reprises: « Merci mon Dieu, tu me laisses une deuxième chance ! » Finalement, je me suis endormie pour me réveiller seulement le lendemain, dans ma chambre d’hôpital et bien en vie, même si je me trouvais doublement souffrante physiquement. Que s’était-il donc produit au niveau moral ? Comment essayer d’expliquer l’inexplicable ? Donner aux autres, ce dont on a le plus besoin de recevoir; voilà la vraie magie de la vie ! Je ne ressentais absolument aucun remord ni regret, mais un repentir inexplicable. Intuitivement et sans l’ombre d’un doute, je ne savais pas pourquoi on m’avait laissé la vie, sauf que, cette romance au sujet du sourire qui n’était jamais venu, était déjà composé dans mon cœur, noir sur blanc dans mon calepin intime. Je pressentais que ce n’était plus le temps d’attendre de recevoir un sourire, mais le temps était venu de donner aux autres, ce dont j’avais le plus besoin de recevoir; voilà les mots qui sortent en ce jour pour exprimer ce que je ressentais à mon réveil du semi-coma. Réconfort, joie de vivre, espoir Un bref mot de consolation ou d’encouragement à une personne ou à un étranger qui ne sourit plus, c’est lui redonner un brin de réconfort, une once d’espoir, une tonne de joie de vivre, quand ce n’est pas donner la vie même. Je termine cette romance, sur une phrase de Vice Lombardi: L’important, ce n’est pas que vous soyez tombé; ce qui est important, c’est que vous vous soyez relevé. À suivre: LES MIRACLES D'UN SIMPLE SOURIRE Patricia Turcotte © Le 09 juin 2009

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