NOBLE AVENIR POUR LES AÎNÉS DÉFAVORISÉS ? NO 2
Ce second article du même titre, résume deux autres situations quotidiennes vécues par des personnes âgées. Plus précisément, l’une des deux personnes est seulement âgée de 36 ans, mais elle a le même rythme de vie qu’une personne retraitée.
Vous comprendrez mieux pourquoi je m’interroge ces temps-ci, sur la question qui tue, comme dit si bien Monsieur Guy A.Lepage dans l’émission à Radio-Canada: Tout le monde en parle. Mais, à quel âge devient-t-on âgé ?
LA SITUATION QUOTIDIENNE DE MARIE-ROSE
Marie-Rose est âgée seulement de 36 ans. Pourtant, elle retire sa rente d’invalidité du Québec depuis déjà trois ans, tout en étant aussi considérée légalement et médicalement comme une personne handicapée. Heureusement pour cette femme, elle a eu accès l’année passée, à un loyer à prix modique, c’est-à-dire, dans le langage populaire, un HLM. Finis pour Marie-Rose les recherches de loyers à bas prix, ainsi que les réguliers déménagements et les fins de mois catastrophiques.
Sa condition de santé s’aggrave rapidement à cause de la maladie de la sclérose en plaques, et l’arthrose sévère qui lui a déjà imposé deux opérations chirurgicales aux genoux. La souffrance constante fait partie de son quotidien depuis maintenant 10 ans, comme la plupart des personnes vivant des situations de santé semblables. Évidemment, elle ne peut assister aux réunions sociales qui ont souvent lieu aux 2ième étage des bâtiments. De toute façon, elle préfère autant continuer son bénévolat au HLM, dans l’accompagnement aux personnes âgées vivant tellement de solitudes.
Survivre ou vivre dans la dignité, habitations à prix modiques HLM, accompagnement aux personnes âgées, maladies et handicap
Comme les autres cas cités dans le premier texte du même titre, voici les détails du budget plus encourageant que les autres cas cités jusqu’ici. Son revenu mensuel s'élève à $900. Le prix de son HLM chauffé et éclairé coûte à $225. par mois; ses épiceries coûtent $160. mensuellement; ses transports adaptés montent à $30. chaque mois; son assurance responsabilité et son assurance-vie s’élèvent à $70. par mois; tv et téléphone s'élèvent à $75. chaque mois; ce qui arrive à un total mensuel de $560. Une somme d'argent de $360. par mois, lui reste dans ses poches.
Enfin, une personne vivant en dessous du seuil de la pauvreté, qui vit mieux que celles qui n’ont pas accès à un prix décent pour le logement, ne dépassant pas 25% des revenus annuels. C’est la raison principale qui permet à une personne comme Marie-Rose, de vivre dignement même avec un modeste revenu mensuel de $900. plutôt que de survivre dignement.
Il y a une énorme différence dans le petit suffixe « sur » qui précède le verbe d’action si important, soit de vivre dans la dignité. Parce que Marie-Rose a le bonheur de se payer un loisir par semaine, et de gâter quelquefois sa grande fille de 10 ans, placé dans une famille d’accueil; vu la santé précaire de sa maman.
Espérons que ces habitations spécialisées pour les gens défavorisés de la société, se multiplieront durant les années à venir, y compris pour les personnes vivant avec des limitations physiques importantes, sans toutefois être nécessairement une personne âgée. Se pourrait-il que Marie-Rose soit une personne âgée ?
LA TOUCHANTE ET DÉSOLANTE SITUATION DE SERGE
La dernière situation pour cette chronique sur les gens défavorisés, est celle de Serge. Âgé de 60 ans, Serge a eu la générosité de m’inviter pour l’accompagner à son repas du midi, tout en me faisant visiter sa chambre privée située dans une jolie et sobre bâtisse, appelée CHSLD au Québec. Serge se débrouille très bien, malgré son lourd handicap intellectuel qui l’a fait énormément souffrir depuis l’âge de 12 ans, soit: le cancer de la santé mentale, appelé la schizophrénie aiguë. Avec une bonne médication, il parvient à bien survivre.
Hélas, c’est une maladie dont on ne meurt pas, mais dont on souffre tout le long de son existence. Personne inclut ces personnes humaines, lorsqu’il s’agit d’aborder les délicats débats de sociétés, tels: l’euthanasie pour les personnes souffrants atrocement pendant de longues années, l’assistance au suicide, etc. Je ne m’attarderai quand même pas sur ces sujets, qui ne sont pas au menu du jour; mais j’y reviendrai bientôt.
Une foi à déplacer les montagnes, mis à part quelques marches de santé par jour, aucun loisir ni aucune sortie par mois pour Serge
Serge a au moins la chance de ne pas être interné à vie comme autrefois, où il aurait vécu dès son adolescence, dans un asile psychiatrique, ou une institution spécialisée ressemblant à une prison. Pour revenir à mon sujet principal, Serge donne à peu près tout son revenu mensuel de $900, soit la somme de $890. pour habiter dans cette résidence publique. Ses repas sont tous inclus, y compris son lavage et son ménage.
Évidemment, il n’a pas les moyens de se procurer une assurance-vie ni ordinateur, lui qui adore l’écriture, l’informatique et l’internet. Il est impossible pour Serge, de songer à se payer un seul café au restaurant par mois, comme il le faisait parfois avec son meilleur ami d’enfance. Fort heureusement, celui-ci a la générosité de l’inviter au café du coin, pour jaser comme dans le passé. Leurs conversations sont plutôt à sens unique, depuis que Serge demeure dans cet établissement CHSLD.
Il ne peut plus raconter à son copain, ses sorties au local de la ville, où ils rencontraient parfois ses bons copains ou des femmes de son âge. Si bien que la dure réalité de Serge devient de jour en jour, de composer avec la solitude; ou plutôt l’isolement. Une peine immense logeait au fond de mon cœur, lorsque j’ai quitté Serge. Heureusement, il ne voit plus comme porte de sortie, le découragement ou le suicide. Seule la foi le tient en vie, que j’appelle une foi à déplacer les montagnes.
Nos "Bozos et Ti-Counes" de l’an 2000
Les deux seules consolations, sérieuses mais humoristiques, qui me viennent en tête en écrivant cet article, et ce, peut-être parce que je fais partie de cette catégorie de gens en société: premièrement, il y a toujours des êtres humains qui traversent des situations bien plus désolantes que les nôtres, mais bien meilleures aussi c’est certain.
En second lieu: tous les grands volumes écrits par tant de philosophes et de sages, et ce, qu’ils habitent au coin de la rue ou au Tibet, proviennent souvent de la philosophie de vie, de ces braves personnes citées à travers mes deux textes, soit de « Nos Bozos ou Ti-Counes de l’an 2000 ».
Patricia Turcotte © Le 20 mai 2009
Libellés : SUJETS SOCIAUX ET POLITIQUES
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